En lien ou non avec un donneur d’ordre, en couple ou entre femmes, vingt-deux Françaises (dont neuf mineures et autant de converties) ont été impliquées dans douze projets d’attentat depuis la proclamation du « califat » en juin 2014, selon un décompte réalisé par Le Monde. Toutes ont été arrêtées et pour certaines jugées. Leur point commun : à une exception près, aucune n’avait effectué de séjour en zone irako-syrienne.

  • Août 2014

Une adolescente de 16 ans voit son désir de partir en Syrie contrarié par une interdiction de sortie du territoire. Dans des conversations avec deux autres adolescentes rencontrées sur Internet, elle évoque son envie de faire un attentat « à la Merah » dans le « quartier juif » de Lyon.

  • Décembre 2015

Au domicile d’un couple radicalisé, les policiers découvrent un faux ventre de femme enceinte, évidé à la main et recouvert de papier aluminium. Dans le matériel informatique de la jeune femme, une convertie de 23 ans, les enquêteurs trouvent la trace de recherches Internet sur des méthodes de fabrication d’engins explosifs.

  • Mars 2016

Trois jeunes femmes, dont deux mineures, sont interpellées dans trois départements. Elles projetaient d’attaquer une salle de concerts, des cafés et un centre commercial à Paris.

  • Avril 2016

Deux couples de convertis sont arrêtés à Marseille, Toulon et Vallauris (Alpes-Maritimes), soupçonnés de vouloir commettre un attentat. Ils ont reconnu en garde à vue avoir cherché à se procurer des armes.

  • Août 2016

Quatre mineurs, dont deux filles, sont identifiés comme coadministrateurs d’une chaîne de l’application de messagerie Telegram liée au djihadiste Rachid Kassim, qui pilotera entre 2016 et 2017 une dizaine de projets d’attentat depuis la zone irako-syrienne. Les quatre mineurs s’encourageaient mutuellement à commettre des attaques à Clermont-Ferrand et en Seine-et-Marne.

  • Septembre 2016

Dans la nuit du 3 au 4 septembre, deux jeunes femmes en contact avec Rachid Kassim déposent des bonbonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Le feu ne prend pas. Quelques jours plus tard, l’une d’elles sort d’un immeuble de Boussy-Saint-Antoine (Essonne) accompagnée de deux nouvelles complices, dont une jeune convertie qui attaque au couteau un policier en planque.

  • Septembre 2016

Une jeune majeure en contact avec Rachid Kassim est interpellée à Nice. Elle reconnaît son intention de mourir en martyre. Une autre fille avec qui elle était en contact, arrêtée peu après, reconnaît un projet d’attaque au couteau contre des militaires.

  • Octobre 2016

Un couple de jeunes convertis, signalés en raison de leurs velléités de départ en Syrie, sont arrêtés à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). En contact avec Rachid Kassim, ils envisageaient un passage à l’acte.

  • Février 2017

Un couple de convertis est arrêté à Montpellier. Une faible quantité d’explosifs est découverte en perquisition. Ils reconnaissent avoir projeté une attaque-suicide contre la tour Eiffel ou dans un lieu festif montpelliérain. La jeune fille, âgée de 16 ans, déclare aux enquêteurs : « Je voulais être la veuve de cet homme qui allait rentrer dans l’histoire. »

  • Juin 2017

Un couple est interpellé à son retour de Syrie. La femme reconnaît avoir obtenu l’autorisation de rentrer en France contre la promesse d’y commettre un attentat. En lien avec des commanditaires, elle dit avoir envisagé d’attaquer la synagogue de Créteil avant de renoncer.

  • Septembre 2017

Placée en centre éducatif en raison d’un projet de départ en Syrie, une adolescente de 15 ans attaque au couteau un policier venu la chercher dans le cadre d’un mandat d’amener en criant « Allah akbar ». Le fonctionnaire ne sera pas blessé.

  • Décembre 2017

Une étudiante à la Sorbonne de 19 ans est arrêtée après avoir cherché à acquérir une kalachnikov sur Telegram afin de perpétrer une attaque contre des lieux festifs de Rennes.