Henry Chavancy du Racing 92 contre Bordeaux, le 29 avril. / THIBAUD MORITZ / AFP

Pas encore qualifié pour les demi-finales du Top 14, le Racing 92 a beaucoup à jouer durant la dernière journée de championnat de France, samedi 5 mai (à 21 heures). Deuxièmes, les Franciliens ne possèdent qu’un point d’avance sur Toulouse et deux sur Toulon.

Autant dire que la réception d’Agen, déjà maintenu, est cruciale et permettrait d’éviter de passer par les barrages, en rejoignant dès samedi le dernier carré des playoffs. Une situation qui serait idéale pour se concentrer pleinement sur la finale de coupe d’Europe, la semaine prochaine.

Laurent Travers, l’entraîneur des Racingmen, ne s’y est d’ailleurs pas trompé au moment de résumer l’importance de cette rencontre au Parisien : « On a un quart à jouer ce week-end. »

Reste que les Ciel et Blanc ont beau officiellement recevoir Agen, en réalité, ils seront eux aussi en déplacement dans un stade qu’ils ne connaissent pas, et loin de leurs (rares) supporteurs. L’U Arena dans laquelle ils évoluent depuis le mois de décembre 2017 n’est pas en mesure de les accueillir pour cette rencontre.

Jay Z et Beyoncé en répétition à la U Arena

Dans un premier temps, le club avait annoncé que cette délocalisation était le simple résultat d’un partenariat avec le RC Vannes. La vraie raison a été révélée, quelques jours plus tard, le 10 avril : le propriétaire de l’enceinte, Jacky Lorenzetti, qui est également le président du Racing 92, a choisi de la louer à Jay Z et Beyoncé. Les deux artistes américains doivent y répéter leur tournée, qui doit passer par le Stade de France le 14 juillet.

Quand il avait révélé cette seconde information, le journal L’Equipe écrivait que le président du Racing « ne pouvait refuser une offre financière pareille ». Sans confirmer l’information, Jacky Lorenzetti avait alors expliqué qu’il « n’a jamais caché qu’en fonction des événements majeurs, on devrait faire des arbitrages. Et ce qui guide le choix, c’est l’avenir du club, hein ».

Résultat : un premier « quart de finale » à jouer à Vannes, en Bretagne, à 465 km de ses bases, dans un stade de 9 000 places. Dans une interview accordée à Ouest France, Laurent Travers a cependant tenté de relativiser ce choix :

« Il était très clair depuis le départ que l’U Arena serait une salle de spectacle dans laquelle on joue au rugby. C’est ce qui permet au club d’équilibrer ses comptes, de payer ses salariés. Ce n’est pas une salle publique mais privée. Il y a un équilibre financier en jeu. C’est donc facile d’accepter de délocaliser un match de temps en temps. »

Un barrage à domicile à l’extérieur ?

Pas sûr que tout le monde ne partage son avis. En avril, L’Equipe assurait que « cette realpolitik économique passe mal auprès des joueurs et du staff, qui se souviennent que le président avait promis : “Pas de délocalisation cette saison.” »

Tous vont cependant devoir passer outre et se concentrer sur le match contre Agen. Un mauvais résultat des Racingmen, et ces derniers devront probablement passer par les barrages. Et devinez quoi ? Là encore, ils auront beau officiellement « recevoir » leurs adversaires, ils devront jouer loin de leur U Arena.

C’est peu dire que c’est se tirer une balle dans le pied : les Ciel et Blanc sont toujours invaincus dans leur nouvelle enceinte depuis leur arrivée en décembre.