La direction d’Air France prévoit d’assurer « près de 85 % » des vols lundi 7 mai, au 14e jour de grève, selon les chiffres communiqués dimanche 6 mai par la compagnie. Le groupe aérien, dont le patron Jean-Marc Janaillac est en instance de départ, vise 99 % de vols long-courriers lundi, 80 % des moyen-courriers au départ et à l’arrivée à l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, et 87 % des court-courriers à Orly et en province.

Il s’agit du taux d’annulations le plus bas enregistré depuis le début du mouvement pour les salaires en février, à égalité avec le 3 mai, où une érosion de la mobilisation du personnel avait aussi été constatée.

Un quinzième jour de grève mardi

Lundi, le taux prévisionnel de grévistes est de 14,2 % côté pilotes, 18,1 % pour le personnel navigant commercial (hôtesses, stewards, chefs de cabine) et 10 % pour le personnel au sol, selon la direction. A titre de comparaison, les pilotes étaient en grève à plus de 21 % vendredi et à près de 19 % le 3 mai. En février, mars et avril, leur participation a oscillé entre 27 % et 36 %. Dans son communiqué, Air France a « déploré la poursuite de ces grèves, alors même que la période qui s’ouvre ne permet pas d’engager une quelconque négociation pour y mettre fin ».

Vendredi soir, le président d’Air France et PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a présenté sa démission au vu du résultat négatif d’une consultation du personnel de la compagnie sur les salaires, dont il était à l’origine. Son projet d’accord salarial pluriannuel mis sur la table pour mettre fin au conflit a été rejeté par 55 % des salariés ayant pris part au vote (80 % de participation).

Une quinzième journée de grève est programmée mardi par l’intersyndicale d’Air France, qui se réunit lundi après-midi pour décider des suites du mouvement, selon un participant.

La survie d’Air France est « en jeu », selon Bruno Le Maire

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a averti dimanche sur BFMTV que « l’Etat (n’était) pas là pour éponger les dettes » d’Air France-KLM, dont « la survie (...) est en jeu », selon lui. Il a estimé que la priorité était le rétablissement du « dialogue social » et de la « compétitivité » pour permettre d’affronter la concurrence internationale dans le transport aérien. « J’en appelle au sens des responsabilités de chacun, des personnels navigants, des personnels au sol, des pilotes qui demandent des augmentations de salaires qui sont injustifiées :  prenez vos responsabilités, la survie d’Air France est en jeu, a-t-il dit. Quand on a le niveau de rémunération actuel des pilotes, que l’on sait que l’entreprise est en danger, on ne demande pas des revendications salariales aussi élevées. »

Le conseil d’administration d’Air France-KLM a demandé à Jean-Marc Janaillac d’assurer ses fonctions jusqu’au 15 mai, date à laquelle une gouvernance de « transition » doit être mise en place.