Né à Paris le 4 août 1936, Pierre Rissient commença sa carrière dans le 7e art dans la salle obscure du mythique cinéma parisien le Mac-Mahon, dont il fut programmateur. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Le Festival de Cannes, Clint Eastwood, Martin Scorsese ou encore Jane Campion lui doivent beaucoup : cinéphile, producteur, programmateur et découvreur de talents du 7e art, le Français Pierre Rissient est mort à 81 ans, a annoncé dimanche 6 mai l’Institut Lumière, par la voix de son président, Bertrand Tavernier.

« Un super découvreur de cinéastes »

« Pierre Rissient a été un super découvreur de cinéastes, d’un flair, d’une curiosité inestimables. Quand il aidait quelqu’un, il le prenait sous son aile et l’aidait à déployer son art. Il a aimé et soutenu le Festival de Cannes, j’en témoigne ici avec émotion et tristesse », a réagi Gilles Jacob, ancien délégué général du prestigieux festival de cinéma.

Inconnu du grand public, Pierre Rissient, qui avait l’habitude d’écumer les festivals du monde entier, était un intime de Clint Eastwood, qu’il connaissait depuis le début des années 1970.

Personnalité incontournable de Cannes, dont il fut le conseiller artistique, il contribua à faire connaître Mean Streets (1973), le film qui a lancé la carrière de Martin Scorsese.

Le producteur exécutif de « La Leçon de piano »

A partir des années 1970, il fit également découvrir au public européen nombre de cinéastes asiatiques, comme Hou Hsiao Hsien, Chen Kaige ou Zhang Yimou.

Il fut notamment le producteur exécutif de La Leçon de piano (Palme d’Or à Cannes en 1993) de la Néo-Zélandaise Jane Campion, dont il avait accompagné les premiers pas.

Pierre Rissient est mort deux jours avant le début du Festival de Cannes. Ironie du sort, le Festival avait prévu de projeter cette année un film qu’il avait réalisé en 1980, Cinq et la peau, dans sa section Cannes Classics.