Viktor Orban et Sebastian Kurz, les dirigeants hongrois et autrichien, à Vienne, le 30 janvier. / JOE KLAMAR / AFP

En Autriche, les commentateurs de l’actualité politique aiment voir en Sebastian Kurz un « Macron des Alpes » : le plus jeune chef d’Etat du monde partage en effet avec le président français une précocité insolente à ce niveau de pouvoir. Il est chancelier, à 31 ans seulement. Il plaît donc aux Autrichiens de faire partie de ces pays dirigés par une nouvelle génération fringante à laquelle appartient aussi Justin Trudeau, le chef du gouvernement canadien.

Autre point commun : une ascension fulgurante, forgée dans le rejet des clivages partisans et une capacité à incarner une forme de renouveau face à un ancien « système » largement critiqué, alors même que ces deux leadeurs y ont construit les bases de leurs ambitions.

La politique d’Emmanuel Macron, libérale sur le plan économique et restrictive sur le plan migratoire, est par ailleurs en phase avec ce que tente d’incarner le chancelier autrichien, même si ce dernier, qui gouverne avec l’extrême droite, est bien plus conservateur sur les questions de société dans ce pays catholique de 8,7 millions d’habitants.

Vu de Budapest, un épouvantail

Le gouvernement autrichien est enfin opposé à plusieurs projets macroniens de réformes concernant l’Europe, Vienne tendant à plus de subsidiarité et rejoignant là plutôt des pays comme la Hongrie.

Viktor Orban incarne d’ailleurs plus que jamais l’anti-Macron, après sa victoire aux législatives hongroises du 8 avril et en prévisions des européennes de 2019. Vu de Budapest, le dirigeant français est un épouvantail. Il porte le danger d’un renforcement d’une Union européenne vilipendée à longueur de discours par la figure de proue du souverainisme qu’est M. Orban. Et M. Macron est un outsider, alors que le parti Fidesz de Viktor Orban appartient à la famille du Parti populaire européen (PPE), qui domine l’Union.

Dans les rangs du Fidesz, on aime souvent, d’ailleurs, rappeler qu’au niveau européen, La République en marche ne pèse rien ou presque. Manière de relativiser le poids politique de l’étoile montante de l’Occident libéral honni par les souverainistes de l’Est.

Emmanuel Macron vu d’ailleurs

Le Monde publie une série d’articles pour analyser la perception du président français hors de l’Hexagone :