L’organisation djihadiste Etat Islamique (EI) a revendiqué lundi 7 mai sur l’application Telegram l’assassinat d’un candidat aux législatives irakiennes du 12 mai, perpétré le matin même dans la région de Mossoul (nord).

Farouq Zarzour Al-Joubouri, candidat sunnite sur la liste emmenée par le vice-président Iyad Allaoui, a été tué par balle à son domicile. Dans son communiqué, l’organisation qualifie le candidat de « mécréant ».

C’est la première fois depuis le début de la campagne que l’assassinat d’un candidat est revendiqué par l’EI. L’organisation, chassée de toutes les zones qu’elle contrôlait dans le pays à la fin de 2017 et dont la région de Mossoul était un bastion, a multiplié les menaces contre le scrutin, et tout particulièrement contre les sunnites, majoritaires dans la région de Mossoul.

Un autre candidat tué en avril

Dans un message audio, le 23 avril, le porte-parole de l’EI, Aboulhassan Al-Mouhajer, avait menacé d’attaquer les bureaux de vote et de s’en prendre aux électeurs lors du scrutin législatif.

Il s’adressait particulièrement aux musulmans sunnites irakiens pour les dissuader de participer aux élections, les premières depuis la proclamation en décembre par Bagdad de la victoire sur l’EI.

« Ô sunnites (…) nous savons que le gouvernement de Rafida [“mécréants”, terme péjoratif par lequel les salafistes désignent les chiites, majoritaires dans le pays] est sur le point d’appeler à des élections. Notre jugement s’appliquera à ceux qui y appellent et y participent », avait affirmé le porte-parole de l’EI.

Les organisations extrémistes sunnites se sont toujours opposées aux élections depuis la chute de Saddam Hussein, en 2003, multipliant les attentats lors des scrutins.

M. Joubouri, qui se présentait pour la première fois à des législatives, n’est pas le seul candidat à avoir perdu la vie ces dernières semaines. A la fin d’avril, Nejm Al-Hasnaoui, candidat de la liste de l’Etat de droit emmenée par l’autre vice-président, Nouri Al-Maliki, avait été mortellement touché par des tirs alors qu’il tentait une médiation dans un conflit tribal à Bagdad.