Le premier ministre libanais, Saad Hariri,  lors d’une conférence de presse à Beyrouth le 7 mai. / MOHAMED AZAKIR / REUTERS

Le mouvement du premier ministre libanais, Saad Hariri, a perdu un tiers de ses sièges lors des élections législatives de dimanche 6 mai. Le Courant du futur disposera de vingt et un députés dans le nouvel hémicycle, contre trente-trois sièges dans le Parlement sortant, a annoncé lundi le premier ministre.

« Nous avions parié sur un meilleur résultat et sur un bloc plus large », a reconnu M. Hariri, justifiant ce recul en critiquant notamment l’adoption d’une nouvelle loi électorale en 2017. « Le problème de cette loi électorale, c’est que plein de gens ne l’ont pas comprise. »

La nouvelle loi, qui introduit pour la première fois un mode de scrutin proportionnel, a laissé perplexes bien des électeurs, parfois obligés de choisir parmi des listes électorales alliant leurs candidats favoris à des partis qu’ils ne soutiennent pas.

Lourdes pertes

Le partage du pouvoir au Liban entre les différentes communautés religieuses empêche la suprématie d’un seul parti ou d’une communauté au sein de l’Assemblée. Mais le grand rival de M. Hariri, le mouvement chiite Hezbollah, un des principaux alliés de l’Iran au Moyen-Orient, semble en passe de confirmer son emprise sur la scène politique libanaise. Selon des résultats préliminaires et des projections fournies par des médias locaux, le Hezbollah et ses alliés ont remporté un peu plus de la moitié des sièges au Parlement.

Malgré ces lourdes pertes, Saad Hariri apparaît le mieux placé pour former le prochain gouvernement, son parti constituant le plus important bloc à la Chambre des députés, qui compte cent vingt-huit sièges. Le Courant du futur devrait en effet conserver la tête de la communauté sunnite, ce qui offre à M. Hariri la possibilité d’être reconduit à ce poste — réservé à un sunnite en vertu du système confessionnel libanais.

Le scrutin de dimanche a également été marqué par un faible taux de participation (49,2 %) dans un pays où la corruption et le népotisme imputés à la classe politique font régner un certain désenchantement au sein de la population.