Des cheminots de Sud-Rail opposés à la réforme de la SNCF ont envahi, lundi 7 mai, successivement la gare Montparnasse, la gare de l’Est et la gare du Nord, à Paris.

Aux alentours de 13 h 30, environ deux cents membres du syndicat SUD-Rail ont fait irruption dans la gare Montparnasse, munis de fumigènes allumés, créant un léger mouvement de panique. D’abord pris de court, des CRS sont ensuite intervenus pour repousser les manifestants sur le parvis de la gare, sise dans le 15e arrondissement de Paris. Dans un climat tendu, ces derniers ont parfois violemment fait usage de leurs matraques et de leurs boucliers. A 14 heures, les deux groupes se faisaient face sur le parvis, et des slogans hostiles à la police (« Tout le monde déteste la police ! », « Cassez-vous ! », « Cheminots en colère, on ne va pas se laisser faire ! ») ont fusé parmi les manifestants.

« C’est une manière de radicaliser le mouvement. On va durcir le ton pour de vrai maintenant. Ceux qui veulent suivre, ils suivent, et ceux qui ne veulent pas suivre et continuer à aller chercher des amendements, qu’ils se fassent plaisir ! », a déclaré Anasse Kazib, délégué Sud-Rail Paris-Nord. « C’est inadmissible qu’on n’ait pas le droit d’entrer dans une gare. Est-ce qu’on matraque des policiers quand ils veulent entrer dans un commissariat ? », s’est-il emporté.

Un député de La France insoumise présent

Peu après 14 h 30, la manifestation était dispersée à Montparnasse, mais les manifestants se sont alors rendus à la gare de l’Est, avant de rallier le hall de la gare du Nord, à quelques centaines de mètres de là.

Des CRS ont entouré les quelque cent cinquante manifestants, parmi lesquels figuraient de nombreux cheminots rejoints, entre autres, par le député de La France insoumise Eric Coquerel et par des étudiants. Ils chantaient « Siamo tutti antifascisti » [« Nous sommes tous antifascistes »], scandaient « anti, anti, anticapitalistes ! » ou encore « La gare, elle est à qui ? Elle est à nous ». Après avoir été encerclés pendant plus d’une heure par les CRS, les manifestants se sont finalement dispersés à 17 h 30. Contactée, la SNCF a dit qu’il n’y avait pas « d’impact » sur le trafic des trains.

La grève à la SNCF est entrée la semaine dernière dans son deuxième mois. Lundi, le premier ministre, Edouard Philippe, recevait les syndicats et a promis de nouvelles « discussions en mai » avec les organisations de salariés.

Grève à la SNCF : « On ressort motivés pour continuer »
Durée : 01:51