Un peu plus de six mois après la signature de l’arrêté entérinant l’entrée en vigueur du système Nutri-Score d’information sur la qualité nutritionnelle des aliments, l’agence de santé publique Santé publique France a lancé lundi 7 mai une campagne destinée à promouvoir cet étiquetage, qui fait timidement son entrée dans les rayons des supermarchés. « Avec le Nutri-Score, c’est plus facile de manger mieux », assure la publicité.

Avec le Nutriscore, c'est plus facile de manger mieux
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Recommandé par l’Etat, les associations de consommateurs et la communauté scientifique, le ­Nutri-Score permet d’évaluer, à l’aide d’une échelle de couleurs et de lettres allant de A à E, les qualités nutritionnelles des produits manufacturés (céréales, pizzas, biscuits, desserts lactés, plats cuisinés, conserves, etc.), de les comparer et d’identifier le plus équilibré, le moins gras, le moins sucré et le moins salé. En mettant en avant la simplicité du Nutri-Score, l’agence de santé publique espère convaincre l’opinion, ses effets sur la santé étant validés scientifiquement.

Le dispositif Nutri-Score - Infographie pédagogique
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« Des choses à cacher »

A ce stade, plus de 50 entreprises se sont engagées à mettre le logo sur leurs produits d’ici à 2019, dont Fleury Michon, McCain, Danone, Bonduelle, Intermarché, Auchan et Leclerc Drive. Un effet boule de neige est espéré, même si le logo reste facultatif. Cinq grands groupes (Coca-Cola, Mondelez, Nestlé, PepsiCo et Unilever) s’opposent au Nutri-Score et veulent lancer leur propre système d’étiquetage, basé sur une approche par portions, et non pas aux 100 grammes.

Pour autant, le professeur Serge Hercberg, qui préside le programme national nutrition santé (PNNS), à l’origine du projet, se dit « plutôt satisfait ». « Si le produit n’a pas de logo, ça sous-entend que l’industriel a des choses à cacher », estime-t-il.

Par ailleurs, le député Olivier Véran, député LRM de l’Isère, compte bien faire adopter fin mai en séance à l’Assemblée nationale un amendement visant à généraliser le Nutri-Score sur tous les messages publicitaires concernant des denrées alimentaires (produits, fast-foods, sodas…). L’amendement avait été retoqué à une voix en commission le 18 avril.