L’université de Nanterre a annoncé, vendredi 11 mai, que les examens prévus dans la journée ainsi que samedi à la Maison des examens à Arcueil (Val-de-Marne) seraient finalement reportés, alors que des étudiants mobilisés contre la réforme de l’université bloquaient l’entrée de l’établissement depuis le début de la matinée. Du côté de Sciences Po, dont des élèves devaient également composer à Arcueil vendredi matin, on disait réfléchir à un report des examens au plus vite.

Des centaines d’étudiants de l’université de Nanterre et de Sciences Po étaient massés devant ce centre d’examen, où ils devaient débuter des épreuves à 8 h 30. Des CRS encerclaient le bâtiment, bloqué par des dizaines d’étudiants opposés à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), accusée d’instaurer la sélection à l’entrée à l’université.

Les forces de l’ordre tentaient d’empêcher d’autres étudiants opposés à la loi ORE de rejoindre ceux qui bloquaient les portes d’entrée. Des gaz lacrymogènes ont été employés, touchant l’ensemble des étudiants présents, a constaté Le Monde. Les CRS essayaient également d’ouvrir des accès pour faire entrer les étudiants venus passer leurs partiels au compte-gouttes. A quelques dizaines de mètres de là, depuis le quai du RER B, qui surplombe l’accès à la Maison des examens, des étudiants leur criaient des slogans hostiles : « Cassez-vous, cassez-vous ! »

Eric Coquerel en soutien aux bloqueurs

Eric Coquerel, député La France insoumise, est venu marquer son soutien aux bloqueurs, affirmant au micro qu’il « rejet[ait] toutes les réformes qui mettront en place de la concurrence ».

Paralysée depuis trois semaines, la faculté de Nanterre avait constaté l’impossibilité d’organiser des partiels sur le campus et décidé d’en délocaliser une partie au centre d’Arcueil, afin de permettre aux étudiants de valider leur semestre. Jeudi soir, le « comité de mobilisation de la fac de Nanterre » avait lancé un appel à « tous ceux qui aujourd’hui défendent le droit de grève, les étudiant·e·s, les enseignant·e·s, les postier·e·s, les cheminot·e·s, les salarié·e·s, les chômeurs et chômeuses » pour se rassembler devant la Maison des examens d’Arcueil. « Dans ce contexte de grève nationale (…), maintenir les partiels, c’est vouloir casser la grève », arguaient les étudiants dans un communiqué.

Nanterre fait partie des universités entièrement bloquées par les opposants à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), accusée d’instaurer un système de sélection. Un mouvement qui est monté en puissance il y a six semaines mais semble désormais s’essouffler. Selon le ministère, deux universités restaient bloquées jeudi (Rennes-II et Nanterre) et cinq perturbées (Limoges, Nantes, Marseille, Sorbonne Université et Paris-VIII).