Jean-Marie Michel Mokoko lors d’un discours à Brazzaville en mars 2016. / MARCO LONGARI / AFP

Le général et opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko a été condamné vendredi 11 mai à vingt ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », à l’issue d’un procès qu’il a qualifié de « règlement de comptes politique ».

M. Mokoko, ex-chef d’état-major, était conseiller du président Denis Sassou Nguesso, qu’il a finalement défié à l’élection présidentielle de 2016. Il dispose de trois jours pour se pourvoir en cassation.

Sept co-accusés également condamnés

En mars 2016, le général avait terminé troisième de l’élection présidentielle, recueillant moins de 14 % des voix. Le scrutin avait abouti à la réélection dès le premier tour du président Sassou-Nguesso (avec 60 % des suffrages), qui cumule près de 35 ans au pouvoir. Avec d’autres candidats, le général Mokoko, 71 ans, avait alors refusé de reconnaître la réélection du président et appelé à la « désobéissance civile », avant d’être arrêté en juin.

La cour a condamné par contumace à la même peine sept co-accusés dont six Français et un Congolais pour complicité « de l’infraction d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

« La décision de la cour criminelle ne nous surprend par parce que tout a débuté dans l’illégalité en violation de l’immunité juridictionnelle de notre client », a déclaré l’avocat du général Mokoko, Eric Yvon Ibouanga. Selon sa défense, il tient son immunité de son titre de « dignitaire de la République », un argument rejeté par l’accusation.