L’actuel consulat américain, dans le quartier d’Arnona, à Jérusalem, le 9 mai. Ce bâtiment abritera temporairement l’ambassade américaine le 14 mai. / Corinna Kern / Corinna Kern/dpa

Les ouvriers s’affairent, des fleurs aux couleurs du drapeau américain sont déjà disposées, la police finalise son dispositif. Les derniers préparatifs étaient en cours vendredi 11 mai, avant l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, prévue lundi. Ce déménagement, annoncé le 6 décembre par Donald Trump lors de sa reconnaissance historique de la ville comme capitale d’Israël, est le cadeau suprême de son administration à son allié stratégique, à l’occasion du 70e anniversaire de l’Etat.

Il s’agit d’un déménagement symbolique, d’un changement de plaque sur un bâtiment du consulat américain, dans le quartier d’Arnona, au sud de Jérusalem. Le déplacement éventuel de tous les services actuellement présents à Tel-Aviv vers un site pour l’heure non identifié réclamerait sans doute plusieurs années et un investissement énorme. « Des centaines de millions de dollars », a même estimé sur Twitter l’ancien ambassadeur américain, Dan Shapiro, devenu analyste en Israël. Après avoir laissé planer le suspens, Donald Trump a renoncé au déplacement. Il adressera un message vidéo à l’assistance, lundi.

Trois Etats membres de l’UE présents

Une grande cérémonie d’accueil est prévue dimanche au ministère des affaires étrangères, en présence du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de l’ensemble du gouvernement et de dizaines de diplomates étrangers. La Hongrie, la Bulgarie et la République tchèque, trois Etats membres de l’Union européenne, qui s’est opposée à la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale par Washington, vont pourtant participer à cette soirée. Du côté américain, la délégation sera conduite par le secrétaire au trésor, Steven Mnuchin, Ivanka Trump et son mari, Jared Kushner, conseiller du président.

Tandis que la fête battra son plein du côté israélien, les Palestiniens comptent se rassembler et manifester contre ce déménagement. Une attention particulière sera portée à la bande de Gaza. Le 14 mai et le 15 mai, qui sera le jour de commémoration de la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens au moment de la création de l’Etat hébreu, une foule nombreuse est attendue le long de la frontière avec Israël, faisant craindre de nouvelles violences. Vendredi, le bilan des manifestations, qui ont rassemblé 15 000 personnes selon l’armée, s’est élevé à un mort et environ 140 blessés par balles.