Le dirigeant de la Ligue Matteo Salvini continue de négocier avec son homologue du M5S pour tenter de former un gouvernement. / Flavio Lo Scalzo / AP

Les tractations gouvernementales en Italie n’ont pas encore abouti, mais les dirigeants des deux principaux partis concernés se montrent optimistes. Luigi Di Maio, le dirigeant du Mouvement 5 étoiles (M5S) et Matteo Salvini, son homologue de la Ligue, doivent rendre compte dimanche 13 mai au soir au président Sergio Mattarella de l’avancée de leurs discussions, ont-ils indiqué à la presse.

« Nous appellerons le président ce soir », a assuré Matteo Salvini à l’issue d’une deuxième journée de travaux à Milan avec Luigi Di Maio et leurs principaux lieutenants. « Evidemment cela prend un peu de temps, nous sommes en train d’écrire l’Histoire », a déclaré ce dernier à la presse.

Un premier ministre qui serait « un politique et non un technicien »

Si les deux hommes se sont montrés optimistes sur la possibilité de trouver un accord sur un programme commun, ils ont été plus prudents sur le nom du prochain Premier ministre. Ce dernier devra aussi être validé par le chef de l’Etat, qui pourrait annoncer sa nomination dès lundi. Ce sera « un politique et non un technicien », a simplement indiqué M. Di Maio.

Selon les médias italiens, le candidat pour diriger la troisième économie européenne devrait être une « tierce personne » n’appartenant ni à la Ligue ni au M5S. Elle devra aussi faire autorité au plan international et être en mesure de rendre compatible avec Bruxelles la tonalité eurosceptique du futur exécutif.

De possibles convergences sur le programme de gouvernement

Quelque 70 jours après les législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire au Parlement, les deux partis protestataires auraient trouvé des points de convergences sur une vingtaine de sujets examinés, selon les médias.

Ils s’accorderaient sur la nécessité de revenir sur une réforme retardant progressivement l’âge de départ à la retraite. Il est actuellement de 66 ans et sept mois et sera de 67 ans en 2019. Il est probable que soit introduit le barème 100, à savoir la possibilité de quitter le travail lorsque la somme de l’âge et des années de cotisation est égale à 100 (par exemple 64 ans et 36 ans de cotisations), contre 66 ans et sept mois actuellement (67 ans en 2019).

Un compromis pourrait aussi être trouvé sur un report à 2019 du revenu de citoyenneté, une idée forte du M5S, ainsi que sur une reconfiguration de la « flat tax » voulue par la Ligue. Selon le M5S, ce taux d’imposition unique de 15 % pour les Italiens pèserait trop lourdement sur les comptes publics.

Le dossier le plus sensible est sans doute celui de l’immigration, « l’approche de la Ligue étant plus musclée que celle du M5S », selon le quotidien Il Corriere della Sera.

Les chefs de file des deux formations devraient à nouveau se rencontrer lundi à Rome avant d’être reçus par le chef de l’Etat.