Le président soudanais Omar Al-Bachir, à Juba, au Soudan du Sud, en août 2008. / TIM MCKULKA / AFP

Le président soudanais Omar Al-Bachir a annoncé lundi 14 mai un large remaniement ministériel avec notamment le remplacement des ministres du pétrole et de l’intérieur, sur fond de crise économique, ont rapporté les médias d’Etat. Le remaniement, approuvé par le parti présidentiel du Congrès national dimanche soir selon l’agence officielle Suna, intervient quelques semaines après le limogeage par M. Bachir de son ministre des affaires étrangères, qui avait affirmé être dans l’incapacité de payer ses diplomates faute de fonds.

Lundi, dans un décret présidentiel, le président soudanais a remplacé les ministres du pétrole, de l’intérieur, de l’agriculture, de la justice et de la jeunesse et des sports, a précisé Suna, soulignant en outre qu’un nouveau chef de la diplomatie avait été nommé. Ainsi, Al-Dierdiry Al-Dhikheri, Ibrahim Hamid et Azhari Abdallah dirigeront respectivement les affaires étrangères, l’intérieur et le pétrole. M. Bachir a également remplacé cinq ministres d’Etat et huit gouverneurs, a ajouté Suna.

Deux dévaluations depuis janvier

Ces changements ont lieu alors que le pays fait face à une importante crise économique, malgré la levée en octobre 2017 de sanctions imposées depuis vingt ans par Washington. Le Soudan connaît une pénurie de devises étrangères ayant entraîné une baisse du cours de la livre soudanaise face au dollar, forçant la banque centrale à dévaluer deux fois la monnaie depuis janvier.

La levée des sanctions par Washington avait fait naître des espoirs de reprise de l’économie, mais les responsables s’accordent pour dire que la situation n’a pas changé en raison de la frilosité des banques étrangères vis-à-vis du Soudan. Les Américains ont maintenu Khartoum sur la liste des Etats soutenant le « terrorisme ». Outre les sanctions, l’économie soudanaise a subi un coup dur avec la sécession du Soudan du Sud, en 2011, qui l’a amputée de la plus grande partie de ses revenus pétroliers.