Alexeï Navalny lors de son procès à Moscou le 15 mai. / TATYANA MAKEYEVA / REUTERS

Une semaine après le début du quatrième mandat de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, son principal opposant se prépare à retourner en prison. Alexeï Navalny a été condamné mardi 15 mai à trente jours de détention pour avoir organisé une manifestation deux jours avant l’investiture de l’homme fort du Kremlin.

Après environ cinq heures d’audience, le juge Dmitri Gordeïev a reconnu M. Navalny « coupable en vertu de l’article 20.2 » sur l’organisation de manifestations non autorisées. L’opposant doit aussi être jugé mardi pour avoir « désobéi aux forces de l’ordre ». Il pourrait ne pas être incarcéré dès mardi en fonction d’un éventuel appel.

Habitué des tribunaux

Coutumier des procès, Alexeï Navalny, 41 ans, a multiplié ces derniers mois les manifestations pour faire pression sur le Kremlin, après avoir été déclaré inéligible à l’élection présidentielle du 18 mars, remportée sans surprise par Vladimir Poutine.

Ces rassemblements ont attiré notamment de nombreuses jeunes personnes, qui partagent abondamment sur les réseaux sociaux ses enquêtes sur la corruption des élites. Sous le slogan « Pas notre tsar », l’opposant avait appelé le 5 mai ses partisans à sortir dans les rues. Des milliers de personnes avaient alors manifesté dans de nombreuses villes du pays.

Alexeï Navalny avait lui-même été interpellé à Moscou lors d’une manifestation émaillée de heurts entre ses partisans et des personnes en treillis qui scandaient des slogans pro-Kremlin. La police avait dispersé le rassemblement en employant la force.

En octobre, l’opposant avait déjà été condamné à vingt jours de détention pour appels à des manifestations non autorisées.