Campagne publicitaire du gouvernement Orban contre le milliardaire George Soros. / Bernadett Szabo / REUTERS

Cibles des critiques depuis plusieurs années du président hongrois Viktor Orban, les fondations du milliardaire américano-hongrois George Soros ont annoncé mardi 15 mai qu’elles allaient quitter la Hongrie. Dans un communiqué, les organisations, présentes depuis plusieurs décennies en Hongrie, précisent qu’elles comptent déménager à Berlin face aux politiques « répressives » du gouvernement de M. Orban.

« Confrontées à un environnement politique et juridique de plus en plus répressif en Hongrie, les Fondations Open Society déplacent leurs opérations internationales et leur personnel de Budapest vers la capitale allemande. »

Projet de loi contre les ONG

Dans de nombreux discours, M. Orban a accusé le financier âgé de 87 ans de vouloir favoriser, via ses fondations, une immigration de masse vers l’Europe. Un projet de loi examiné au Parlement permettrait au ministre de l’intérieur d’interdire toute organisation non gouvernementale (ONG) active dans le domaine de l’immigration et qui serait considérée comme un « risque à la sûreté nationale ». Il prévoit également d’imposer une taxe de 25 % sur les dons venant de l’étranger destinés aux ONG qui soutiennent les réfugiés. Ce texte a été vivement critiqué par l’Union européenne.

« Le gouvernement hongrois dénigre et dénature notre travail et réprime la société civile, au nom d’un profit politique, en ayant recours à des stratagèmes sans précédent dans l’histoire de l’Union européenne, a regretté de son côté Patrick Gaspard, président des Fondations Open Society. Il est devenu impossible de protéger la sécurité de nos opérations et de notre personnel en Hongrie contre l’ingérence arbitraire du gouvernement. »

Les organisations de M. Soros ont toutefois précisé qu’elles allaient continuer à soutenir le travail des associations de la société civile hongroise sur les questions des droits de l’homme, de l’art et de la culture, de la liberté de la presse, de la transparence, de l’éducation et de la santé.