Documentaire sur France 3 à 22 h 30

Edouard, mon pote de droite, épisode 2 (extrait Boulogne-Billancourt)
Durée : 03:11

Edouard et Laurent se sont connus à la fin des années 1980, en classe prépa au ­lycée Jeanson-de-Sailly, à Paris. Ils sont devenus amis avant de se perdre de vue, puis de se retrouver de longues années plus tard. Laurent Cibien, clairement de gauche, était devenu grand reporter. Edouard Philippe, aux convictions de droite assumées, avait basculé dans la vie politique. Lors de leurs retrouvailles, les deux hommes ont décidé d’un projet commun : Cibien allait suivre la carrière politique du prometteur mais peu connu Philippe au plus près. Et pendant longtemps. Seule limite : ne pas filmer la famille. Pour tout le reste, feu vert.

Edouard, mon pote de droite était né. Lors de sa diffusion en août 2016, le premier volet de ce documentaire au long cours a créé une jolie surprise. On y découvrait un Edouard Philippe en pleine campagne municipale 2014 dans sa ville du Havre. ­Inconnu du grand public, il se révélait drôle et capable d’avoir du recul sur les événements. A la fin de l’épisode, tout juste élu avec 52 % des voix, il s’était tourné vers le réalisateur pour lui lancer : « Il va être bien, ton film ! »

Boxeur pugnace

Avec ce deuxième volet, consacré à la bataille des primaires de la droite et du centre en 2016, l’effet de surprise s’est estompé, mais le plaisir demeure. Laurent Cibien sait trouver les angles, laisser les silences qui en disent long, capter les regards, montrer la fatigue d’une campagne, même chez un sportif comme Edouard Philippe, boxeur pugnace. Le montage est efficace, l’humour de celui qui est alors proche conseiller du candidat Juppé toujours au rendez-vous.

Image extraite du documentaire de Laurent Cibien, « Edouard Philippe, mon pote de droite, épisode 2 : Primaire ». / LARDUX FILMS

On se laisse emporter par le récit d’une campagne saisie à travers le prisme d’un homme qui va au combat, multiplie les fastidieux déjeuners de presse, les meetings, les réunions stratégiques, les rendez-vous plus intimes avec les militants. Le temps passe, la défaite de Juppé est actée. « Deux ans et demi de ma vie se terminent par une défaite. Mais j’ai bien aimé faire cette campagne, j’ai appris pleins de trucs ! », confie Philippe. Nous sommes en novembre 2016. Prochain volet d’Edouard, mon pote de droite : la vie à Matignon. On s’en régale d’avance.

Edouard, mon pote de droite, épisode 2 : Primaire, de Laurent Cibien (France, 2018, 90 min). Rediffusion du premier épisode, Le Havre, à 0 h 40.