Noël Mamère, lors du congrès de Génération.s, au Mans, en décembre 2017. / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Son nom revient systématiquement depuis plusieurs mois. Noël Mamère, 69 ans, est régulièrement cité comme potentielle tête d’une liste commune entre Génération.s et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux élections européennes de mai 2019. « C’est une option que l’on étudie », reconnaît Guillaume Balas, bras droit de Benoît Hamon. Julien Bayou, porte-parole d’EELV, verrait également d’un bon œil l’arrivée de l’ancien député de Gironde qui ne s’est pas représenté aux législatives de 2017, comme locomotive d’une liste d’union, de gauche et pro-européenne.

L’idée a germé, début 2018, chez Cécile Duflot (depuis retirée de la vie politique) et quelques-uns de ses proches, après que d’autres personnalités ont été approchées, sans succès, comme Christiane Taubira. Il est vrai que Noël Mamère a le profil idéal pour être un candidat de consensus. Son engagement européen est connu, il est à la fois adhérent à EELV et dans les instances de Génération.s, et son âge fait de lui « un passeur », selon le mot de M. Bayou, pour les militants plus jeunes.

Génération.s et EELV ont, de plus, des programmes quasiment identiques, aussi bien sur les institutions européennes – les deux organisations se disent fédéralistes – que sur l’écologie ou la question du travail. Avoir deux listes concurrentes reviendrait à fragmenter le paysage d’une gauche mal en point et contribuerait à un éparpillement des voix. Mais l’union ne va pas de soi et plusieurs obstacles existent encore.

« Risque de balkanisation »

Certains cadres d’EELV, comme Yannick Jadot, veulent en effet une liste en leur nom propre. Le scrutin européen, une liste nationale à la proportionnelle, est celui qui réussit le mieux aux écologistes qui ont encore en mémoire leur score de 2009 (16,28 % des suffrages). La stratégie autonome permettrait de reconduire les sortants et de siéger dans le groupe des Verts européens. Bref, d’exister dans le paysage politique.

Du côté de Génération.s, on hésite encore sur la tête de liste. Benoît Hamon lui-même ne dit pas non. Le nouveau mouvement fondé par l’ancien candidat socialiste à la présidentielle de 2017 doit tenir une convention les 30 juin et 1er juillet à Grenoble où un texte d’orientation stratégique sera adopté. La liste, elle, devrait être annoncée à l’automne. « Avec EELV, on peut aboutir à quelque chose. Sinon, il y a un risque de balkanisation, avertit Guillaume Balas. Et ceux qui auront refusé l’alliance devront expliquer pourquoi. »