La fin des évacuations marque la reprise définitive de la province de Homs par le régime de Bachar Al-Assad / LOUAI BESHARA / AFP

Les évacuations de combattants rebelles et de civils des derniers bastions d’opposition au régime de Bachar Al-Assad ont pris fin mercredi 16 mai dans la province de Homs, consolidant le pouvoir de Damas face aux insurgés. Dans le centre de Rastan, située dans le gouvernorat de Homs en Syrie, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mercredi pour célébrer le retour du régime et assister à la levée du drapeau syrien sur une place publique.

Paraphé, le 2 mai, par les forces de l’opposition, d’un côté, et par celles du régime et de l’armée russe, de l’autre, l’accord de « réconciliation » concernait l’évacuation de plusieurs secteurs dans les provinces de Hama et de Homs, notamment les localités de Talbissé, Rastan et Al-Houla.

34 500 personnes évacuées

Au terme d’une période probatoire de six mois, cet accord prévoit théoriquement pour les militants armés ou activistes soupçonnés de « subversion » d’être amnistiés en échange d’un renoncement à toute activité antigouvernementale. Dans les faits, par peur des représailles, nombre d’opposants, leurs familles ou des jeunes en âge d’effectuer leur service militaire ont préféré embarquer dans des cars en direction des territoires rebelles sous domination turque du Nord.

Au total, quelque 34 500 personnes, des rebelles et leurs familles mais aussi d’autres civils, ont été évacuées dans le cadre de cette opération, indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), tandis que près de 150 000 personnes sont restées dans le secteur.

Réouverture de l’autoroute Damas-Homs

« A partir de ce jour, il n’y a plus aucun homme armé, il n’y a plus d’armes dans toute la province de Homs », s’est réjoui mercredi le gouverneur de la province de Homs, Talal Barazai, qui a par ailleurs promis « la réouverture dans les jours à venir » de l’autoroute reliant la capitale Damas aux villes de Homs et Hama, axe routier stratégique qui était sous contrôle rebelle depuis 2012.

Si ces évacuations mettent fin à la présence rebelle dans la province de Homs, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en 2011, le groupe Etat islamique maintient sa présence dans le désert de la Badiya, dans l’extrême est de cette province, selon l’OSDH. Le nord de la province de Hama est, lui, toujours sous contrôle rebelle. Selon l’OSDH, le régime de Bachar Al-Assad a désormais repris le contrôle sur plus de 60 % du territoire syrien.