La  présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, a été interpellée par plusieurs associations qui menancent d’envoyer dans les prochains jours « une mise en demeure » à la LFP. / PAPON BERNARD / PRESSE SPORTS

« Rien n’a changé dans les stades de football. » Le constat du collectif Rouge direct, qui réunit les anciens du club amateur Paris Foot Gay, est sans appel. Malgré la signature en 2011 par la Ligue de football professionnel (LFP) d’une charte contre l’homophobie, « les chants homophobes n’ont jamais cessé et ont même fait leur grand retour au Parc des Princes », le stade du Paris-Saint-Germain, déplore le collectif dans un communiqué. « L’inaction [de la LFP] est une faute grave qui autorise tous les débordements homophobes », ajoute le texte.

La Ligue est chargée, par délégation de service public, de réglementer les compétitions de football professionnel en France, leur organisation et leur sécurité. L’association prévoit ainsi d’envoyer dans les prochains jours « une mise en demeure à la LFP pour lui demander d’exercer son pouvoir de police dans les stades » et faire condamner les actes homophobes. Cette procédure, si elle reste sans résultat, sera suivie d’une « assignation devant le tribunal administratif de Paris », a ajouté Thierry Granturco, l’avocat de Rouge direct.

Ce collectif, qui se définit comme un « lanceur d’alerte qui combat l’homophobie dans le sport », et Stop Homophobie ont lancé une collecte de fonds sur le site GoFundMe pour financer cette action en justice.

Enquête Ipsos sur l’homophobie

Comme le collectif Rouge direct, l’association Foot ensemble montre également du doigt une homophobie banalisée dans le football. Elle s’appuie sur un sondage réalisé en ligne par Ipsos auprès de 2 176 Français et diffusé jeudi, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie.

Dans cette enquête, un quart des sondés avoue avoir déjà proféré des insultes homophobes en assistant à un match. La proportion monte à 34 % parmi les amateurs de football et à 58 % chez ceux qui le pratiquent. Si 40 % des amoureux du ballon rond considèrent ces propos comme des insultes, seulement 12 % les jugent « homophobes ». Dans le monde du football, ces propos « sont dédramatisés » et associés au « folklore », note Ipsos.