Appuyée par la coalition anti-rebelles sous commandement saoudien, une offensive gouvernementale yéménite a déplacé des dizaines de milliers de civils de la province de Hodeida, sur la côte occidentale du Yémen, a signalé jeudi 17 mai une enquête d’Amnesty International. « Le pire serait à venir », en particulier si les combats atteignent le grand port de Hodeida, sur la mer Rouge, a averti l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Depuis le début de cette offensive en décembre, de nombreux civils ont fui les secteurs de Zabid, al-Jarrahi, Hays et al-Khokha pour se réfugier à Aden, la grande ville du sud du Yémen.

Amnesty dit avoir interrogé 34 personnes déplacées qui ont fait état d’attaques au mortier « terrifiantes », de frappes aériennes, de mines et d’autres dangers, alors que les forces gouvernementales, avec le soutien de la coalition menée par Riyad, tentaient de mettre en déroute les rebelles Houthis soutenus par l’Iran.

Inquiétude face aux « attaques aveugles »

Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines au Yémen, en particulier autour de la ville de Taëz (sud-ouest) et le long des côtes occidentales du pays.

Dans les régions de l’ouest du Yémen, « nous sommes très inquiets devant des attaques aveugles apparentes et d’autres violations de la loi humanitaire internationale », a déclaré Rawya Rageh, conseillère à Amnesty International. « Toutes les parties ont l’obligation de faire tout leur possible pour protéger les civils. »

La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme) et qui se sont emparés de la capitale Sanaa en 2014. Le conflit a connu une escalade en 2015 quand l’Arabie saoudite a pris la tête d’une coalition militaire arabe pour venir en aide au gouvernement. La guerre a fait près de 10 000 morts, plus de 55 000 blessés et provoqué « la pire crise humanitaire du monde », selon les Nations unies.