Logo du volailler Doux. / FRED TANNEAU / AFP

Sans surprise, le tribunal de commerce de Rennes a tranché en faveur de l’offre de reprise du volailler Doux menée par le français LDC et soutenue par la région Bretagne. La décision est tombée vendredi 18 mai. Elle entérine la dernière vente à la découpe du volailler breton, placé en liquidation judiciaire, et donc la fin de l’entreprise Doux. Dans l’affaire, l’abattoir de Chantonnay, en Vendée, est sacrifié mais des offres d’emploi chez LDC sont soumises aux 152 salariés.

Signe de la fin d’une histoire, le siège de Doux à Chateaulin (Finistère) fermera définitivement ses portes. Mais la moitié de ses salariés se verront proposer de poursuivre leur activité chez les différents repreneurs. En effet, dans leur offre coordonnée, le français LDC, le saoudien Al-Munajem, et l’actuel actionnaire majoritaire, la coopérative Terrena, s’engagent à préserver 920 des 1 187 emplois restant chez Doux.

Le cœur de l’activité du volailler breton est repris par le saoudien Al-Munajem. Déjà actionnaire de l’entreprise, et principal client en tant que distributeur de volaille dans la péninsule arabique, il s’empare de l’activité poulets export qu’il rebaptise France Poultry. Il devrait embaucher 347 des 450 salariés de l’abattoir de Chateaulin en réduisant les volumes à 2 millions de poulets par semaine, contre 5 millions à la grande époque des aides européennes à l’exportation qui ont longtemps financé l’activité de Doux. Au passage, Al-Munajem reprend la marque Doux pour la péninsule Arabique.

La région Bretagne a beaucoup œuvré pour trouver une solution

LDC, connu pour ses marques Loué, Le Gaulois et Maître Coq, décroche pour sa part la marque Doux dans le reste du monde pour les produits élaborés export comme les saucisses de volailles, fabriqués dans l’usine de Quimper qui passe sous son pavillon avec ses 166 salariés. Denis Lambert, le patron de LDC, s’est également engagé à construire un nouvel abattoir à Chateaulin, dans les deux ans, pour le marché de l’industrie et de la restauration. Un marché, aujourd’hui cannibalisé par les importations et qu’il souhaite reconquérir. Il emploierait 250 personnes pour une capacité de 400 000 poulets par semaine. Un investissement qu’il chiffre à 55 millions d’euros. La région Bretagne apporterait un financement de 12 millions d’euros sur ce montant.

La région Bretagne a beaucoup œuvré pour trouver une solution. En particulier pour les 300 éleveurs du Finistère qui seront regroupés au sein d’une structure Yer Breizh, réunissant LDC, Terrena et Al-Munajem. Une enveloppe de 3 millions d’euros est prévue pour que les élevages s’adaptent aux nouvelles attentes.

Cette offre coordonnée a été préférée à celle de l’Ukrainien MHP qui ne reprenait dans l’immédiat que 285 salariés. L’arrivée de cet acteur sur le marché français a peut-être poussé LDC à sortir du bois. « Le grand export de poulet ne nous intéressait pas. Mais il représente 30 % des volumes d’élevage en France. Nous avons un vrai besoin d’éleveurs dans le futur. Quant à MHP, il est déjà présent en Ukraine, en Pologne, aux Pays-Bas. Un jour il sera en France », affirme M. Lambert.