L’Homme qui tua Don Quichotte, de l’ex-Monty Python Terry Gilliam, au cœur d’un imbroglio juridique, sortira bien dans les salles françaises samedi 19 mai, selon une décision de la justice française rendue vendredi.

Le tribunal de grande instance de Paris, saisi en urgence, a débouté de sa demande le producteur portugais Paulo Branco, qui réclamait la suspension de distribution du film et, par conséquent, l’interdiction de sa sortie en salles, au motif qu’il estime avoir les droits sur ce long-métrage avec sa société Alfama Films.

« C’est une grande victoire, nous sommes très heureux et très soulagés », a réagi Me Christophe Ayela, avocat de la société Star Invest Film, qui distribue le film en France.

L’Homme qui tua Don Quichotte, qui sera également projeté samedi soir en clôture du Festival de Cannes en présence de Terry Gilliam, pourra donc également être enfin vu par les cinéphiles dans deux cent vingt-cinq salles de l’Hexagone. Traînant une réputation de film maudit, Don Quichotte a mis plus de vingt ans pour aboutir.

Pour Terry Gilliam, 77 ans, victime d’un petit accident vasculaire il y a deux semaines mais remis sur pied et déjà présent à Cannes, c’est une deuxième victoire judiciaire. Le 10 mai, le Centre national du cinéma avait déjà décidé d’attribuer un visa d’exploitation en salles à ce film. Cette décision faisait suite à celle du tribunal de grande instance de Paris la veille d’autoriser le Festival de Cannes à diffuser au public le film de Terry Gilliam en clôture de sa 71e édition.

Un contentieux qui a plus d’un an

Le producteur Paulo Branco a acheté les droits d’auteur-réalisateur du film en avril 2016. Mais, à la suite de différents désaccords artistiques et financiers avec M. Branco, Terry Gilliam s’était tourné vers d’autres producteurs, dont Kinology.

C’est avec ces producteurs que le cinéaste a finalement réalisé son film entre mars et juin 2017, pour 16,3 millions d’euros, mettant fin, croyait-il, à vingt ans de malédiction d’un film tourné dans des conditions dantesques il y a vingt ans et resté inachevé jusqu’en 2017.

Si elle vient d’essuyer deux revers, la société Alfama Films a remporté trois premières victoires judiciaires, dont une très importante sur le fond, en mai 2017, quand un juge lui a donné raison en première instance sur les droits de ce long-métrage. Un jugement en appel est attendu le 15 juin.