Plusieurs dizaines de camions de gendarmerie ont pris position vendredi matin dans le secteur de La Freusière, à l’extrémité ouest de la ZAD. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Dix nouveaux « squats » ont été évacués vendredi 18 mai lors de la deuxième phase d’expulsions à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Mais les opérations dans la « ZAD » (« zone à défendre ») ne seront terminées « que le jour ou l’Etat de droit sera totalement respecté, c’est-à-dire lorsque la libre circulation sera rétablie et que l’ensemble des terres et des bâtiments sera occupé de manière légale », a prévenu la préfecture des Pays de la Loire.

Vendredi, les opérations se sont déroulées dans une ambiance calme. Plusieurs dizaines de camions de gendarmerie ont pris position avant 6 heures dans le secteur de La Freusière, près de Saint-Jean-du-Tertre, à l’extrémité ouest de la ZAD. L’accès a été interdit à la presse.

De nouvelles barricades avaient cependant vu le jour sur la D81, qui traverse la ZAD sur un axe Nord-Sud, et la D281, l’ex-« route des chicanes ». Comme la veille, la liste des lieux de vie visés par les forces de l’ordre avait été communiquée aux occupants.

Trente-neuf « squats » détruits depuis le début d’avril

Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire, a assuré vendredi que cette opération avait concerné « uniquement des squats qui ne s’inscrivaient dans aucun des projets agricoles déposés en préfecture ». « Leurs occupants refusaient donc toute discussion et rejetaient l’idée d’occuper ces terres de façon légale. Ce n’était pas acceptable », a-t-elle ajouté.

Parallèlement, deux opérations de police judiciaire ont été menées à la Freusière dans le cadre de l’enquête ouverte sur un tir de fusée d’artifice contre un hélicoptère de la gendarmerie en avril, ainsi qu’à l’Isolette pour d’autres infractions, a annoncé la gendarmerie. Deux personnes ont également été interpellées pour transport de matières explosives.

Cette deuxième phase d’expulsion avait commencé jeudi, un peu plus d’un mois après le lancement d’une première phase sur le site initialement prévu pour un aéroport auquel le gouvernement a renoncé. Lors de l’opération d’expulsion en avril, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

L’opération survient quelques jours après l’annonce par le gouvernement d’une régularisation rapide d’une quinzaine de projets agricoles déposés par des occupants. Des conventions d’occupation précaire (COP), prévues par le Code rural, seront signées « dans les prochains jours » par les porteurs de ces projets maraîchers, ovins, bovins, d’apiculture, ou de plantes aromatiques, avait précisé lundi le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert.

NDDL : plus de 1 500 gendarmes mobilisés pour une deuxième opération d’évacuation
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