• Leonard Bernstein
    The Complete Naxos Recordings

    Divers solistes et orchestres sous la direction de Marin Alsop

Pochette de « The Complete Naxos Recordings », coffret consacré à Leonard Bernstein. / NAXOS

Publiée à l’occasion du centenaire de la naissance de Leonard Bernstein (1918-1990), cette compilation s’apparente moins à un hommage (concept trop clean pour coller à la personnalité du charismatique « Lenny ») qu’à un festival (avec ses audaces et ses impasses) consacré au compositeur de maintes partitions autres que le célèbre West Side Story. Par exemple, trois symphonies (la poignante no 1 « Jeremiah », la kaléidoscopique no 2 « The Age of Anxiety », la vertigineuse no 3 « Kaddish ») inspirées par la question de la foi, tout comme la spectaculaire « Mass », son chef-d’œuvre, créée en 1971 dans une perspective de décloisonnement qu’envisage à la même époque l’Allemand Hans Werner Henze dans son cycle Voices. Disciple (au sens quasi mystique du terme) de Bernstein, Marin Alsop restitue parfaitement la finesse et la vitalité d’une musique dans laquelle se déploie toute l’Amérique du XXe siècle, d’Aaron Copland à John Adams. Comme son mentor – dont les extraordinaires interprétations de Mahler et de Sibelius balisent le DVD d’accompagnement –, la chef new-yorkaise possède le don du partage. Pierre Gervasoni

1 coffret de 8 CD + 1 DVD Naxos.

  • Timo Lassy
    Moves

Pochette de l’album « Moves », de Timo Lassy. / MUST HAVE JAZZ-MEMBRAN

Depuis une dizaine d’années le saxophoniste finlandais Timo Lassy est à la tête d’un quintette de belle tournure, dont la musique trouve ses sources dans le jazz des années 1950-1960, plutôt hard-bop, avec des virées vers les musiques afro-cubaines, une influence soul jazz. Pour Moves, ce sixième album en leader, Lassy – dont le phrasé, la sonorité, le développement lyrique s’inscrivent dans la lignée de Cannonball Adderley et de John Coltrane – et ses compagnons sont rejoints sur une partie des douze compositions par le Ricky-Tick Big Band Brass, ensemble de trompettistes et trombonistes, dans le rôle d’une section de vents de big band, qui surligne, amplifie les lignes mélodico-rythmiques, plus que d’une fanfare. La qualité des interprètes, l’écriture qui favorise la lisibilité, la pulsation swing de bout en bout et le va-et-vient entre grande formation (Q & A, Lashes, Northern Express…) et quintette dans la première partie de l’album concourent à la réussite de cet album. Sylvain Siclier

1 CD Must Have Jazz-Membran.

  • Beach House
    7

Pochette de l’album « 7 », de Beach House. / BELLA UNION/PIAS

Le duo de Baltimore, Victoria Legrand (chant, claviers) et Alex Scally (guitare), creuse avec élégance depuis douze ans le sillon d’une pop vaporeuse et minimaliste – dream pop pour les initiés. Après avoir publié successivement deux albums en 2015, puis une compilation de faces B et raretés en 2017, un cycle artistique a pris naturellement fin. Pour 7, la formation emmenée par la nièce du compositeur Michel Legrand a bousculé ses automatismes en rompant sa longue collaboration avec le producteur Chris Coady au profit du sorcier psyché Peter Kember alias Sonic Boom. L’enregistrement s’est échelonné sur onze mois pour aboutir à ce disque à l’esthétique léchée, tout en clair-obscur, usant moins systématiquement des effets réverbérés sur la voix et des guitares cotonneuses d’Alex Scally. Un renouvellement bienvenu, notamment sur les nappes synthétiques grandioses de Pay No Mind, le romantique Lose Your Smile avec ses délicats arpèges acoustiques ou l’hypnotique Dive. Revigoré, Beach House renoue avec la grâce de Teen Dream (2010) et Bloom (2012), qui avaient marqué les esprits. Franck Colombani

1 CD Bella Union/PIAS.