Un policier inspecte les abords du stade visé vendredi soir par des explosions à Jalalabad, en Afghanistan, le samedi 19 mai 2018. Au moins huit personnes ont été tuées et 45 blessées, ont rapporté samedi les autorités. / Mohammad Anwar Danishyar / AP

Au moins huit personnes ont été tuées et 45 blessées dans une série d’explosions visant un match de cricket à Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan, ont rapporté samedi les autorités. Cet attentat, survenu vendredi soir vers 23 heures locales alors que la rencontre était en cours, est le premier répertorié en Afghanistan depuis le début du ramadan, jeudi 18 mai.

Trois engins avaient été dissimulés dans le stade et ont explosé au milieu des spectateurs, a expliqué à l’AFP le porte-parole du gouverneur provincial Attaullah Kogyani. « Les trois explosions ont fait huit morts et 45 blessés » a fait savoir le bureau du gouverneur dans un communiqué. « L’organisateur du tournoi, appelé la « Coupe du ramadan », Naqibullah Zaher a été tué » a par ailleurs précisé le porte-parole.

Le président afghan Ashraf Ghani a condamné samedi l’attentat de Jalalabad : « les terroristes ne cessent pas de tuer nos compatriotes pendant le mois sacré du ramadan », a-t-il dénoncé.

L’opération n’a pas été revendiquée mais les talibans ont fait savoir qu’ils n’en étaient pas responsables. « Nos moudjahidines n’ont rien à voir avec les explosions de Jalalabad » a assuré leur porte-parole Zabihullah Mujahid dans un message sur le réseau WhatsApp.

Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après un double assaut apparemment coordonné contre des commissariats de police à Kaboul, qui a fait dix morts. Le premier avait été revendiqué par l’organisation EI et le second par les talibans.

Offensive de printemps

Frontalière du Pakistan, la province du Nangarhar dont Jalalabad est la capitale abrite une forte présence de combattants talibans et du groupe djihadiste Etat islamique qui s’y est implanté en 2015. Au moins neuf personnes avaient été tuées, dimanche 13 mai, lors d’une attaque visant un bâtiment officiel de Jalalabad. Celle-ci avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique.

Après une relative diminution de la violence dans Kaboul en février et en mars, les extrémistes y ont multiplié les attaques, notamment contre les centres d’enregistrement électoraux avant les législatives prévues en octobre.

Les talibans ont récemment lancé leur offensive de printemps, multipliant les assauts contre les forces de sécurité afghanes, en ce qui s’apparente à un rejet tacite d’une récente offre de pourparlers de paix de la part du président Ashraf Ghani. Cette offensive, nommée « Al-Khandaq », vise à « écraser, tuer et capturer les envahisseurs américains et leurs partisans », avaient déclaré les insurgés fin avril.

L’EI avait, quant à elle, déjà revendiqué le double attentat-suicide dans la capitale afghane qui avait tué au moins 25 personnes le 30 avril, dont le chef photographe de l’AFP Shah Marai et huit autres journalistes. L’organisation djihadiste s’était attribué en septembre 2017 un attentat suicide contre un match de cricket à Kaboul : un kamikaze intercepté à l’entrée du stade pendant la rencontre avait fait trois morts et cinq blessés.