Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, le 11 mai 2017. / BERTRAND GUAY / AFP

Devant près de 15 000 personnes, réunies à Presles (Val d’Oise) pour la fête annuelle de Lutte ouvrière, sa porte-parole Nathalie Arthaud a appelé ses troupes, dimanche 20 mai, à se mobiliser contre la politique menée par le président de la République et son gouvernement.

« Contre l’offensive de Macron et du capital, le monde du travail doit rendre les coups » et « avec tous ceux qui ne supportent plus la situation et souhaitent une nouvelle explosion sociale, nous affirmons que oui, il faut un nouveau mai-juin 1968 !, lançait-elle à la foule. Tôt ou tard, les exploités se lèveront de nouveau en masse. »

« En un an, Macron a enchaîné les attaques contre les travailleurs », a-t-elle dénoncé, énumérant « les ordonnances travail pour que le patronat puisse licencier plus vite et moins cher », « la hausse de la CSG que les retraités ont payé de plein fouet », « la sélection dans les universités » ou le « contrôle des chômeurs ».

« Si nous ne mettons pas un coup d’arrêt à tout cela, où en serons-nous dans cinq ou dix ans ? Quelle sera la vie de nos enfants ? Derrière le “changement” et la “modernité” affichés par Macron, il y a un président qui n’a d’yeux que pour les fameux premiers de cordée et les machines à faire du fric. »

Critiques contre Mélenchon et Hamon

Mme Arthaud a ainsi appelé ses partisans à se mobiliser le 22 mai pour la journée d’action de la fonction publique et le 26 mai aux côtés d’une cinquantaine d’organisations politiques, syndicales et associatives. Mais elle a tenu à se différencier de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ou du Parti communiste.

« Avec Mélenchon ou le PCF, (c’est) une contestation partagée de Macron mais les perspectives sont opposées », a-t-elle assuré, alors que le député des Bouches-du-Rhône a appelé à la constitution d’un « Front populaire » de partis, syndicats et associations.

« Tout en œuvrant pour le succès de cette manifestation, nous ne signons pas l’appel unitaire car nous rejetons l’opération politique qui se dessine et nous appelons les travailleurs à la méfiance », a-t-elle réaffirmé, jugeant avec une grande sévérité les leaders de gauche.

« Quels que soient leurs discours d’aujourd’hui, lorsqu’ils seront au pouvoir, ils gouverneront à leur tour au service des plus riches. Alors, si nous dénonçons souvent les mêmes choses que (Jean-Luc) Mélenchon, (Pierre) Laurent ou (Benoît) Hamon, nous ne le faisons pas du tout dans la même perspective. »