Bloqué depuis le 6 mars et fermé administrativement depuis le 9 mai après son évacuation par les CRS, le campus du Mirail, à Toulouse, rouvrira ses portes mardi 22 mai pour ses personnels et jeudi 24 mai pour les étudiants et le public, a annoncé, dans un communiqué, l’administrateur provisoire de l’université Toulouse-Jean-Jaurès, Richard Laganier.

Mobilisés dès la mi-décembre contre un projet de fusion avec l’université Paul-Sabatier et deux écoles d’ingénieurs, l’Institut national des sciences appliquées (INSA) et l’Institut national polytechnique (INP), plusieurs centaines d’étudiants s’étaient élevés ensuite contre la loi orientation et réussite des étudiants (ORE), en bloquant la faculté le 6 mars. Deux semaines plus tard, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait dissous les conseils centraux de gouvernance de l’établissement, provoquant la destitution du président, Daniel Lacroix, avant de nommer Richard Laganier administrateur provisoire.

Dans un courriel adressé à la communauté universitaire, le 18 mai, celui-ci précise qu’un « véritable retour à la normale » au sein de l’université de sciences humaines demandera du temps. « Nombreux sont celles et ceux d’entre vous qui attendaient ce moment, poursuit Richard Laganier. Nous allons devoir assurer au mieux un retour de toutes et tous, coupés depuis plus de deux mois de leur quotidien de travail et d’études au sein de l’établissement. Bon nombre d’entre vous ont été fortement éprouvés par la situation. »

L’administrateur provisoire souligne également que « cette reprise s’inscrit dans un contexte national mouvementé », ce qui l’engage à « être prudent pour assurer la sécurité et la sérénité de toutes et tous ».

Examens « délocalisés, si besoin »

Prévue mardi 22 mai, jour de grève nationale dans la fonction publique, la réouverture de l’établissement aux personnels doit permettre d’assurer le retour des étudiants deux jours plus tard. « Les personnels administratifs et enseignants chercheurs mettront en place un dispositif pédagogique adapté qui pourra, selon les cas, prendre la forme de réunions d’information, de regroupements pédagogiques ou de cours plus classiques, en fonction de l’organisation que les départements ont souhaité mettre en place », ajoute l’administrateur provisoire.

Une première session d’examens est prévue pour se tenir entre le 11 et le 23 juin. L’université prévoit des examens écrits sur table « qui pourront être délocalisés, si besoin », mais aussi des travaux personnels étudiants selon les cas. « Ce sont les composantes pédagogiques elles-mêmes qui ont déterminé les modalités UE [unité d’enseignement] par UE. Les étudiants sont informés via leur ENT [espace numérique de travail] », précise l’établissement au Monde.

De leur côté, cinquante à cent étudiants et personnels de l’Ecole supérieure des arts visuels, une école interne à l’université, réunis en assemblée générale le 17 mai, ont voté la reconduction de la grève jusqu’au 23 mai.

Par ailleurs, à Nantes, les examens qui devaient se tenir jeudi 17 mai au service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) et à la Beaujoire n’ont pas eu lieu, « compte tenu de l’impossibilité de [les] tenir dans le calme et la sécurité », explique l’université de Nantes. De même pour les épreuves prévues mercredi 16 à la halle de la Trocardière. « De nouvelles modalités alternatives de contrôle des connaissances sont en cours d’élaboration par les UFR [unités de formation et de recherche], qui communiqueront auprès de leurs étudiants très prochainement », a fait savoir, dans un communiqué, le président de l’université, Olivier Labroux, le 18 mai.

Quant à l’Institut d’études politiques de Rennes, bloqué depuis le lundi 14 mai, il organisera des examens à distance du mercredi 23 au jeudi 31 mai, pour ses six cents étudiants.