Pourquoi dépenser plus ? Les smartphones offrent désormais presque tout pour 450 euros : un dessin agréable, une excellente qualité de fabrication, un bel écran, un appareil photo de qualité, une batterie endurante… La différence avec les modèles haut de gamme, facturés le double, est devenue ténue.

Nous avons sélectionné et testé les cinq meilleurs smartphones vendus autour de ce prix. Deux nouveautés particulièrement attendues y figurent : le Oneplus 6, qui sort mardi 22 mai, et le Honor 10, sorti mardi 15 mai.

Vues de face, ces cinq briques noires se ressemblent beaucoup. Lorsqu’on les examine sous toutes les coutures, des différences sensibles apparaissent côté qualité photo, simplicité d’usage, confort en main par exemple. D’après nos tests, ces cinq mobiles sont tous recommandables. Mais l’un d’entre eux vous correspond probablement plus.

Nicolas Six / Le Monde

Côté design, le moins séduisant de ces smartphones est signé Samsung : ses lignes sont plus épaisses et plus banales. Ses concurrents arborent des dessins plus soignés, dans des genres assez différents toutefois.

Le Nokia affiche une allure un brin rétro rehaussée de quelques touches de cuivre. Le Honor est habillé d’un dos futuriste dont le bleu électrique prend des tonalités pourpres selon l’angle sous lequel on le regarde. Le Oneplus arbore la sobriété d’un monolithe noir réfléchissant. L’Asus table sur des finitions inspirées des ordinateurs portables haut de gamme. Vous pourrez vous faire une idée plus précise de leurs lignes dans cette vidéo d’une minute :

L'esthétique de 5 smartphones autour de 450 euros : Asus, Honor, Nokia, Oneplus, Samsung
Durée : 00:54
Images : Nicolas Six / Le Monde

Ces mobiles ne sont pas aussi élancés qu’un Samsung Galaxy S9 et leurs matériaux ne sont pas aussi luxueux que ce modèle premium, mais ils sont agréables à l’œil.

A noter, une encoche noire barre le haut des écrans des mobiles Asus, Honor et Oneplus. C’est un choix de conception logique, mais certains consommateurs y verront un impair esthétique. Sur le Oneplus et le Honor, on peut masquer cette encoche en affichant une bande noire en haut de l’écran.

Nicolas Six / Le Monde

Tous ces smartphones prennent des photos agréables mais le OnePlus mène les débats. Ses excellents clichés sont quasiment à la hauteur des images de notre référence, le Samsung S9. Durant nos tests, le OnePlus n’a jamais raté une photo. Il n’a commis que de rares erreurs, toujours très discrètes.

La journée, le Nokia est sur les talons du OnePlus, mais la nuit, l’écart se creuse : les trois autres smartphones sont distanciés. Il est difficile de les classer les uns par rapport aux autres, mais leurs images ont des personnalités très marquées.

Paris sous la lumière chaude du petit matin. / NICOLAS SIX / LE MONDE

Le Samsung prend les images les plus classiques et les plus passe-partout. On regrette toutefois leurs couleurs un peu froides, et une certaine tendance à brûler les parties les plus lumineuses des photos. Sans compter que la nuit, le Samsung rate beaucoup de photos – comme ses trois concurrents.

Le Oneplus capture des photos plus propres et plus nettes que le Samsung.

L’Asus tire des clichés aux couleurs chaudes. Quant au Honor, il sature les couleurs, qui deviennent parfois vives à l’extrême. Résolument pop, ce rendu rappelle certains filtres d’Instagram.

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Les plus gros écarts se jouent sur le terrain du confort en main. Les bons élèves sont Samsung et Honor, dont les mobiles sont nettement moins volumineux. Attention, il ne s’agit pas de smartphones compacts : cette espèce est en voie d’extinction. Leur confort en main est donc passable. Les notifications du haut de l’écran sont difficiles d’accès : il faut faire circuler le mobile en main pour permettre au pouce de les atteindre. Mais on finit par s’y faire.

Le gabarit du Nokia est beaucoup plus imposant que celui du Samsung, ce qui leur confère des différences d’ergonomie. / NICOLAS SIX / LE MONDE

En revanche, les trois mobiles concurrents sont de véritables pavés qui forcent les doigts au grand écart. Beaucoup d’utilisateurs peineront à les faire circuler en main. Ils seront forcés d’utiliser leur deuxième main pour accéder au haut de l’écran. Tant pis si elle est déjà occupée.

A noter, le capteur d’empreintes digitales du Honor est situé sur l’avant du mobile. C’est pratique quand le mobile est posé sur une table. En revanche, les capteurs du Nokia et de l’Asus sont non seulement situés au dos du mobile, mais assez haut. Les utilisateurs aux mains les moins longues risquent d’en souffrir.

Ces cinq mobiles sont tous assez lourds : les deux plus légers, l’Asus et le Honor, pèsent environ 155 grammes. Le plus lourd, le Nokia, culmine à 183 grammes.

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S’agissant du confort visuel, la balance s’inverse. Les mobiles les moins confortables en main sont les plus agréables pour les yeux. Mention spéciale à l’Asus et au Oneplus, dont les immenses écrans sont plus lumineux que ceux de leurs concurrents. L’écran du Nokia est moins grand et ses couleurs assez froides ne peuvent pas être corrigées.

Le Honor et le Samsung évoluent dans une autre classe, avec leurs écrans moins larges d’un demi-centimètre. Dans 90 % des applications, étrangement, on remarque à peine la différence. Mais l’agrément chute nettement lorsqu’on lance un film ou un jeu vidéo. Certains sites Web s’avèrent aussi moins lisibles, tout comme les magazines ou les documents professionnels A4. Gênant pour les presbytes.

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Côté facilité d’usage, le Honor 10 commet quelques petits impairs. Son fond d’écran voyant ne favorise pas la concentration. Au bas de l’écran, les touches de navigation d’Android sont trop petites. Mais le Honor est plus simple à utiliser que ses concurrents. Les icônes de ses applications sont plus claires que celles du Nokia ou du Samsung. Comme sur iPhone, toutes ces applications sont concentrées sur l’écran d’accueil – il fait l’impasse sur le tiroir d’applications, qui oblige l’utilisateur à se familiariser à des manipulations superflues. Au besoin, un réglage permet de le faire réapparaître.

A droite, les icônes du Samsung se ressemblent trop : même forme, même dessin aux lignes blanches, mêmes couleurs primaires. Certains utilisateurs les confondront. / NICOLAS SIX / LE MONDE

Le Honor 10 est seul à conserver un lecteur d’empreintes commodément logé au bas de l’écran. En outre, on peut le déverrouiller en lui présentant son visage. Ce système de reconnaissance faciale fonctionne dans le noir, pas en plein soleil. Mais nous n’avons pas réussi à le tromper en lui présentant une photo de l’utilisateur.

Sur Samsung et Asus, la reconnaissance faciale est facile à duper. Quant au Nokia, il ne propose pas cette fonction. Pour déverrouiller ces mobiles, beaucoup se serviront du lecteur d’empreintes situé sur le dos de l’appareil, ce qui requiert un peu de dextérité. Mention spéciale au déverrouillage facial du Oneplus, sûr, rapide, et opérationnel dans le noir comme au soleil.

Le OnePlus embarque une version brute de décoffrage d’Android, qui plaira aux experts, mais pas aux débutants. Elle privilégie les applications Google, qui ne sont pas un modèle de simplicité. Au bas de l’écran, ses toutes petites touches de navigation sont difficiles d’accès. Quand on le branche à un ordinateur, on peine à accéder à sa mémoire.

Nicolas Six / Le Monde

Les oreilles éduquées préféreront l’Asus et le Nokia, qui diffusent un son ample, dynamique, bien défini. Les instruments sonnent assez « naturel » et paraissent bien isolés les uns des autres. La plupart d’entre nous ne le remarqueront pas, mais le Honor sonne un peu terne. Attention aux effets sonores du Asus et du Honor, ils dénaturent le son et sont difficiles à couper.

Côté vidéo, les mobiles dotés d’un grand écran partent avec une longueur d’avance. Parmi eux, le Oneplus se distingue grâce à ses haut-parleurs puissants et à son grand écran particulièrement contrasté. Le soir venu, sa technologie Amoled donne beaucoup de punch aux images.

La mémoire du OnePlus n’est toutefois pas extensible, tout comme celle du Honor. Si vous aimez filmer, regarder des séries et jouer, vous risquez de remplir leurs 64 gigaoctets assez vite. Pensez à investir dans la version 128 go, même si elle est plus chère.

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Concernant les jeux, aucune différence de qualité n’est à noter pour la plupart des titres comme Candy Crush ou Clash of Clans. L’écart n’apparaît qu’avec les jeux 3D récents les plus gourmands. Avec le Samsung, on est souvent forcé de réduire la qualité des graphismes pour préserver la fluidité. C’est beaucoup moins fréquent avec le Nokia et l’Asus, et cela n’arrive jamais avec le Oneplus et le Honor, qui sont armés pour durer des années. Comme le Oneplus est doté d’un écran plus grand et plus agréable, c’est un excellent candidat pour les passionnés de jeux.

Nicolas Six / Le Monde

Le Honor, le Samsung, le OnePlus, et dans une moindre mesure, le Nokia, excellent en autonomie. On peut espérer deux jours d’autonomie lorsqu’on les sollicite avec modération. En usage très intensif, ils parviennent souvent à tenir la journée, même après plusieurs heures de jeux vidéo et d’Internet. L’Asus est loin de ces autonomies records, mais la plupart des utilisateurs n’auront pas à le recharger avant la fin de la journée, ce qui le classe dans la bonne moyenne.

Nicolas Six / Le Monde

Aucun candidat ne brille dans l’épreuve de la durabilité. Aucun n’est pourvu d’une batterie amovible, ce qui imposera un passage par la case SAV dans trois ans. Un seul s’avère étanche, le Samsung. Quatre sont dotés d’un fragile dos en verre. Seul le Nokia paraît taillé pour durer avec sa robuste coque arrière an aluminium.

Le Nokia arbore un dos robuste en aluminium, le OnePlus un fragile dos en verre, mal protégé par son cerclage en aluminium. / NICOLAS SIX / LE MONDE

Côté électronique, dans trois ans, on peut s’attendre à de légers ralentissements chez Asus, Nokia, et surtout Samsung. Seul le Honor et le Oneplus devraient rester parfaitement fluides à cet horizon.

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Deux smartphones coiffent le poteau d’une courte tête. Choisir est ici une histoire de taille. Dans la catégorie L comme Large, le Honor 10 s’impose : il coûte 50 euros de moins que le Samsung, tout en s’avérant plus simple et plus performant. Dans la catégorie XL, c’est le Oneplus qui rafle la mise grâce à ses photos très agréables. Mais le Nokia n’est pas un mauvais choix : il coûte 120 euros de moins et offre des prestations proches.

Le Honor 10 est plutôt pour vous si :

- vos mains ne sont pas immenses ;
- vous aimez les couleurs « pop » ;
- vous recherchez un mobile facile à utiliser ;
- vous êtes nomade et surmené.

Le Oneplus 6 est plutôt pour vous si :

- vous êtes passionné de photo ;
- vous êtes plutôt sédentaire ;
- votre mobile vous sert de console et de lecteur vidéo ;
- vous êtes expert du smartphone.

Les smartphones Honor et OnePlus sont difficiles à trouver en magasin. Honor est distribué par Boulanger, Darty, la FNAC, Amazon et Cdiscount. OnePlus vend ses smartphones sur sa propre boutique en ligne et sur Amazon.