Le campus SophiaTech, à l'université de Nice. / CAMILLE STROMBONI/CC BY-ND 2.0

Dans un contexte tendu de contestation de la réforme de l’université, le ton est monté, mercredi 16 mai, à la faculté de Nice, entre les étudiants qui occupaient l’établissement et la direction. Jean-Marc Gambaudo, président de l’université Côte d’Azur (UCA), a proféré des menaces de mort à l’encontre d’un manifestant qui occupait le siège de l’université.

« Toi, je te revois sur le campus, seul, t’es mort ! ». Sur les images révélées par Nice-Matin dimanche et diffusées par le collectif d’étudiants Sauve ta fac 06, qui estime que la loi pour l’orientation et la réussite des étudiants instaure un système de sélection à l’entrée de la faculté, on voit distinctement M. Gambado tenir ces paroles en désignant du doigt un manifestant. Celui-ci a été formellement identifié comme étant celui qui a lancé une chaise sur un membre du personnel de la faculté, le blessant. Il a été interpellé vendredi et placé en garde à vue.

Dimanche matin, ce jeune homme de 23 ans a été mis en examen pour violences en réunion et avec arme par destination, dégradations touchant un bien d’utilité publique et refus de donner le code de son téléphone, et placé sous contrôle judiciaire, selon son avocate Me Zia Oloumi. Il avait déjà été condamné il y a deux mois pour des faits similaires à un travail d’intérêt général – condamnation dont il a fait appel.

Un contexte « relativement houleux »

Les incidents remontent à mercredi après qu’« un groupe de personnes (…) a forcé les portes du siège de l’université pour essayer de s’y barricader », a précisé le parquet de Nice, qui a ouvert une information judiciaire. Des échauffourées ont alors éclaté, au cours desquelles deux personnels de l’université ont été blessés.

Lors d’un point presse sur le site de Valrose de l’université de Nice dimanche soir, Emmanuel Tric, le président de l’université Nice-Sofia-Antipolis (UNS, un des 13 établissements chapeautés par l’UCA) a fait savoir qu’un des personnels blessés était « en arrêt maladie pour huit jours à cause d’un traumatisme crânien et de douleurs aux cervicales ». M. Tric et Marc Dalloz, le vice-président de l’UNS, ont toutefois refusé de condamner les menaces de leur collègue à l’encontre du manifestant, en demandant qu’elles soient remises dans leur contexte, « relativement houleux ».

De son côté, le manifestant mis en examen pourrait porter plainte, a fait savoir son avocate : « Il est évident que les propos sont suffisamment violents pour qu’on étudie la possibilité de déposer plainte, pour menaces de mort ou incitation à la violence, mais aucune décision n’est encore prise. »

Par ailleurs, les manifestants sont accusés d’avoir commis des dégradations dans un lieu classé, la salle des Actes, au sein du château de Valrose qui abrite la direction de l’université et la faculté des sciences de Nice.