Emmanuel Macron, président de la République, et Jean-Louis Borloo participent au conseil présidentiel des villes, mardi 22 mai 2018 - 2018©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »

L’ex-ministre Jean-Louis Borloo s’est dit très satisfait, mardi 22 mai, des annonces d’Emmanuel Macron pour les banlieues, estimant que « tous les sujets du rapport [dont il est l’auteur] ont été cochés ». « Après c’est un art de l’exécution », a continué M. Borloo, dont le rapport sur l’action à mener dans les quartiers prioritaires a inspiré le président de la République.

« Les 19 points du rapport y sont tous. J’ai retrouvé la cour d’équité territoriale, la fondation, le campus numérique, la cité éducative, la mobilisation de tout le monde. Je n’en vois pas un qui manque, sauf peut-être le programme à la rencontre de l’autre », a-t-il fait savoir à l’AFP à l’issue du discours du chef de l’Etat.

De la « politique spectacle clic clac Kodak »

Le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, a lui critiqué devant les députés LR la « politique spectacle » d’Emmanuel Macron sur les quartiers défavorisés. « Avec Macron, c’est photo avec Borloo et rien derrière », a dit en substance M. Wauquiez, selon un député présent, pour qui le message du patron de LR était « positif vis-à-vis de Borloo et critique sur Macron qui délaisse les territoires oubliés de la République ».

C’est de la « politique spectacle clic clac Kodak », « parler pour ne rien faire », a insisté M. Wauquiez, toujours selon des propos rapportés.

Emmanuel Macron, président de la République, s'exprime devant des acteurs des banlieues à l'Elysée, mardi 22 mai 2018 - 2018©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde / Jean-Claude Coutausse / French-Politics pour «Le Monde»

« On est dans le x-ième plan com’ du président de la République », « avec un Jean-Louis Borloo qui ne cède rien sur le plan de la com’», a ajouté le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob, rapportant la « déception » des élus de terrain de son groupe.

Au lendemain d’un face-à-face entre des hommes armés de kalachnikovs et des policiers dans une cité de Marseille, M. Jacob a aussi estimé qu’« avant de parler milliards, il y a à restaurer l’autorité de l’Etat » dans les quartiers.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a de son côté commenté, lors d’une conférence de presse mardi matin, les annonces du président de la République : « Dans le plan Borloo pour les banlieues, il n’est pas question de fondamentalisme islamiste ou d’immigration. Ce plan Borloo est symbolique de la lâcheté et de l’aveuglement de nos élites. »

Une « liquidation du plan Boorlo » pour Stéphane Le Foll

Malgré la satisfaction de l’ancien ministre Jean-Louis Boorlo, les réactions sont aussi critiques dans l’opposition de gauche après le discours d’Emmanuel Macron : « On assiste à la liquidation en direct du plan Borloo », commente l’ancien ministre socialiste Stéphane Le Foll, quand le député France insoumise Alexis Corbière parle sur Twitter de « l’opération de com’ du jour ».

L’ancien maire de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon, qui a interrompu son mandat au mois de mars, a critiqué sur BFMTV l’intervention du président de la République, déçu par « un truc qui s’étiole » là où il attendait « un discours très politique qui redonne confiance ».

« Il n’y a rien de très concret », dans les annonces du président, a continué l’ancien élu. Il se dit toutefois prêt à attendre « juillet » – l’échéance fixée par Emmanuel Macron pour le plan de lutte contre le trafic de drogue dans les cités – avant de juger l’efficacité des mesures dévoilées mardi.