Avant de solliciter une banque, pensez à toiletter vos comptes en évitant les découverts au cours des 6 mois précédant la demande de crédit. / Eric Audras/PhotoAlto / Photononstop / Eric Audras/PhotoAlto / Photononstop

Comme leurs parents, les « millennials » (nés entre 1980 et 2000) sont attachés à la pierre. Cette génération représente 40 % des futurs acheteurs, selon une enquête du portail d’annonces Logic-Immo.com. Pour faire aboutir leur projet, ils entament d’abord leur quête en définissant leur capacité d’emprunt, quand leurs aînés déterminent un périmètre géographique. Un millennial sur deux dispose d’un budget inférieur à 200 000 euros, et, malgré le bas niveau des taux, la hausse des prix dans la plupart des grandes villes pénalise les primo-accédants, qui se raréfient.

Heureusement, l’allongement des durées d’emprunt leur redonne un peu d’oxygène. On voit ainsi se multiplier les crédits sur 30, voire 35 ans. « Bien sûr, il y a le coût du crédit, mais la plupart de ces emprunts n’iront pas à terme, car l’acquéreur revendra avant, explique Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. En moyenne, un logement est revendu au bout de huit ans. Et pour un jeune, c’est souvent bien plus tôt ! »

Quelques conseils

Quelques conseils pour négocier son premier emprunt immobilier : déjà, attendre d’être dans une situation ­professionnelle stable. Pour un banquier, cela signifie encore être en CDI. Si vous êtes en CDD, une promesse d’embauche signée par votre employeur sera a priori acceptée. Même si les banques recommencent à prêter sans apport initial, solliciter sa famille est souvent une étape indispensable pour devenir propriétaire quand on a moins de 30 ans. En effet, emprunter 210 000 euros avec un crédit de 1,85 % sur 25 ans (hors assurance) correspond à une mensualité de 892 euros.

Selon la règle non écrite (mais lar­gement appliquée) qui veut que les mensualités de remboursements de l’emprunteur ne dépassent pas le tiers de ses revenus, il faut gagner au moins 2 700 euros net par mois pour acheter. Une rémunération que peu de jeunes atteignent dans la première partie de leur vie professionnelle.

Signal positif

Faut-il donc attendre d’être en couple pour acheter ? Pas forcément. Si les parents ou les grands-parents apportent 30 000 euros, la mensualité tombe à 764 euros. Même si le taux des nouveaux plans d’épargne logement (PEL) ne rapporte plus que 1 % depuis 2016, il reste un bon produit pour accu­muler une épargne en prévision d’un achat, de même que le Livret A. « Montrer qu’on est capable d’économiser, même si ce n’est que 50 euros par mois, envoie un signal positif, poursuit Mme Bernier. Il n’y a rien de pire pour un banquier qu’un jeune avec un salaire de 3 000 euros à découvert le 15 du mois. D’autant qu’il voit comment l’argent est dépensé. »

« Il n’y a rien de pire pour un banquier qu’un jeune avec un salaire de 3 000 euros à découvert le 15 du mois »

Avant de solliciter une banque, pensez à toiletter vos comptes en évitant les découverts au cours des six mois précédant la demande de crédit. Autre conseil : négociez une clause de remboursement anticipé pour éviter de vous retrouver « matraqué » en cas de revente avant l’échéance. Pour une personne de moins de 30 ans en bonne santé, l’assurance emprunteur, qui vous couvre si vous n’êtes plus en capacité de rembourser, doit tourner aux environs de 0,1 % du montant de l’emprunt.

Un détail : depuis le 1er janvier, la domiciliation bancaire du salaire du souscripteur peut être exigée en contrepartie d’un taux préférentiel. C’est donc un élément clé dans la négociation, sachez en profiter ! Enfin, si certaines banques ciblent en priorité les jeunes, elles ne visent pas forcément les mêmes profils. D’où l’intérêt de passer par un courtier, en contact avec l’ensemble des établissements. Le risque est nul : il n’est rémunéré que si l’affaire se conclut.