La procureure de la République de Saint-Nazaire, Sylvie Canovas, a expliqué que l’incident s’était déroulé en marge de travaux de déblaiement de squats détruits, mardi 22 mai.

Selon les premiers éléments de l’enquête, des opposants s’en sont pris aux gendarmes mobiles qui sécurisaient ces travaux. Pour se dégager, les forces de l’ordre ont répliqué par des jets de grenade. C’est à ce moment-là qu’un homme de 30 ans a eu la main arrachée en ramassant une grenade offensive GLI-F4, selon une source proche du dossier.

« Cet homme a été grièvement blessé à la main en ramassant une grenade et se trouve en cours d’évacuation vers un hôpital », a déclaré Mme Canovas, qui se rendait sur place. Ses jours ne sont pas en danger, selon une source proche du dossier.

« La personne blessée a été traînée par les GM [gendarmes mobiles] pour l’évacuer de la Chateigne, avant d’être emmenée en ambulance à 12 h 30 sur le chemin de Suez par la Saulce. Flics, hors de nos vies », pouvait-on lire sur le site Internet de la ZAD.

Des grenades dont l’emploi est encadré

Les faits se sont déroulés à proximité du lieu dit de la Chateigne, un des habitats précaires évacués par les gendarmes la semaine dernière.

Les travaux de déblaiement portaient mardi matin sur les sites de la Chateigne et la Vosgerie, deux habitats démantelés la semaine dernière, selon la gendarmerie. Les gendarmes ont dû dégager le chemin de Suez, qui était à nouveau jonché de barricades, pour accéder aux habitats démolis.

Dix « squats » ou lieux de vie ont été détruits ou évacués jeudi et vendredi dernier, après la destruction de 29 habitats au début d’avril sur les 97 qui étaient recensés dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

L’emploi de ces grenades lacrymogènes à effet de souffle, dites « GLI » pour « grenade lacrymogène instantanée », est encadré depuis novembre 2014 et une décision du ministre de l’intérieur d’alors, Bernard Cazeneuve, qui souhaitait que l’utilisation de ces munitions se fasse « en binôme, un binôme composé du lanceur lui-même et d’un superviseur ayant le recul nécessaire pour évaluer la situation et guider l’opération ». L’annonce faisait suite à la mort d’un manifestant, Rémi Fraisse, en octobre 2014, lors de heurts avec les opposants au barrage de Sivens.

Notre-Dame-des-Landes : 50 ans de conflit résumés en 3 minutes
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