Beaugrand Maxime — Le Monde

  • Calendrier

15 juin : Egypte - Uruguay (14 heures à Iekaterinbourg)

19 juin : Egypte - Russie (20 heures à Saint-Pétersbourg)

25 juin : Egypte - Arabie saoudite (16 heures à Volgograd)

  • Historique en Coupe du monde

Troisième participation à une phase finale, éliminée au premier tour en 1934 et en 1990

  • Leur petit nom

Les Pharaons

  • L’équipe qui devrait jouer.

El-Hadary - Ahmed Fathy, Ahmed Hegazy, Ali Gabr, Mohamed Abdel-Shafy - Abdallah Said, Mohamed Elneny, Ramadan Sobhi - Mohamed Salah, Ahmed Hassan Mahgoub, Mahmoud Hassan Trezeguet

  • Le sélectionneur

Hector Cuper, 62 ans, cet Argentin traîne la réputation d’un grand entraîneur mais qui perd toujours en finale (dont deux fois en Ligue des champions avec Valence). Sélectionneur de l’Egypte depuis 2015, il emmène son équipe en finale de la CAN deux ans plus tard… pour une nouvelle défaite contre le Côte d’Ivoire.

Bilan de compétences

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Je suis le recordman de victoires en Coupe d’Afrique des nations. Puis, je dois absolument faire mieux que mon rival algérien qui a atteint les huitièmes en 2014. »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « J’ai été finaliste de la dernière CAN l’an passé. Et lors de ma dernière Coupe du monde en 1990, j’ai bien embêté les Néerlandais, les Irlandais et les Anglais si bien qu’après ça la FIFA a interdit la passe en retrait au gardien. »

Si vous deviez vous donner trois qualités ? « Je possède en Mohamed Salah le meilleur attaquant au monde après les incontournables Ronaldo et Messi. Mon entraîneur (Hector Cuper) est argentin et très expérimenté. Et quoi de mieux qu’avoir un joueur dont le surnom est Trezeguet pour gagner la première Coupe du monde d’un pays africain. »

Et trois défauts ? « Mon gardien titulaire El-Shenawy est forfait à cause d’une grave blessure au genou. On dit que je suis victime d’une malédiction de la Coupe du monde, compétition à laquelle, anomalie, je n’ai participé que deux fois. Enfin, je suis tombé dans le groupe du pays hôte, qui traditionnellement franchit toujours le premier tour (sauf l’Afrique du Sud en 2010). »

Mohamed Salah en cinq dates

1992 : alors que l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali entame son mandat de secrétaire général des Nations unies, l’une des vedettes du foot mondial naît à Nagrig, un petit village situé sur le delta du Nil.

2006 : déterminé, à l’âge de 14 ans, il effectue, chaque jour et seul, plusieurs heures de trajet en bus pour se former dans un club cairote.

2015 : après un passage par Bâle où il découvre l’Europe, il devient champion d’Angleterre avec le Chelsea de Mourinho en ne disputant que trois rencontres à cause d’un prêt à la Fiorentina.

2017 : en sélection, il s’incline en finale de la CAN face au Cameroun. Il est élu footballeur africain de l’année.

2018 : il empile les buts avec Liverpool qu’il conduit en finale de la Ligue des champions. Il devient une idole pour les Reds avec un chant dédié : « Mo Sa-lah lah lah lah lah, if he’s good enough for you, he’s good enough for me, if he scores another few, then i’ll be muslim too… »

Figurez-vous Arsène

… que le gardien Essam El-Hadary devient le joueur le plus âgé à disputer une Coupe du monde. À 45 ans et six mois, il supplante le portier colombien Faryd Mondragón qui avait 43 ans pendant la Coupe du monde 2014.

Le jour où… les Égyptiens ont joué un match des éliminatoires à Lyon

Le 15 avril 1993, l’Égypte se voit contrainte de rejouer un match décisif au Mondial 1994 sur terrain neutre. Deux mois auparavant, les Pharaons ont cru se qualifier pour le deuxième tour des éliminatoires africains en battant le Zimbabwe 2 à 1 au Caire.

Mais cette victoire s’est construite dans une ambiance bien particulière. Le coach allemand des Warriors, Reinhard Fabisch, a été frappé par un jet de pierre, sa chemise est en sang. Le mythique gardien des visiteurs, Bruce Grobbelaar, est lui aussi visé par des projectiles. Les rares supporteurs d’Afrique australe à avoir fait le voyage se sentent en danger au milieu de la foule impressionnante et hostile. L’un déclare au quotidien The Herald : « Si le Zimbabwe avait gagné, nous aurions été en danger de mort. »

À Lyon, le match à rejouer, arbitré par Joël Quiniou, se dispute devant 10 000 spectateurs. Les footballeurs égyptiens ne parviennent pas à marquer. Le 0-0 qualifie le Zimbabwe pour le prochain tour, qui lui est fatal. Ni l’Égypte, ni le Zimbabwe ne verront les États-Unis.

Big data

1. L’Égypte est la première nation africaine à participer à une Coupe du monde en 1934. En deux participations (4 matchs), les Égyptiens n’ont jamais gagné aucun match.

Le wiki de qui ?

Il est toujours, et largement, le meilleur buteur de l’histoire de la sélection égyptienne avec 69 buts en 176 rencontres. Il faut dire qu’il a joué sous le maillot des Pharaons pendant 21 ans, remportant trois CAN. Son frère jumeau était lui aussi international.

Plateau télé

Idéal pour un plateau-repas, le mezze (assortiment de hors-d’œuvre) est très apprécié des Égyptiens : tahina (crème de sésame), taboulé, toumeyya (purée d’ail) et j’en passe. Pour les carnivores, le shawarma, döner kebab local, est à tester. Sinon, on vous conseille le foul, un genre de sandwich à la purée de fèves très populaire dans le pays.