Giuseppe Conte a rencontré le président Sergio Mattarella, le 23 mai 2018. / REMO CASILLI / REUTERS

Après deux jours de consultations, le président italien, Sergio Mattarella, a désigné le juriste Giuseppe Conte, mercredi 23 mai, pour être président du Conseil et diriger le premier gouvernement populiste d’un pays fondateur du projet européen.

Le nom de ce spécialiste du droit civil et administratif, jusque-là inconnu du grand public, avait été proposé lundi au président de la République par Luigi Di Maio, le dirigeant du Mouvement 5 Etoiles (M5S), et Matteo Salvini, chef de la Ligue. Mais le président Mattarella avait décidé de prendre son temps avant de donner sa réponse, souhaitant consulter au préalable les présidents des deux chambres, ce qu’il a fait mardi.

Giuseppe Conte a été accusé d’avoir embelli son curriculum vitae à propos de son cursus universitaire, des allégations qui sont venues alimenter les doutes quant au choix de cet universitaire sans expérience de la politique, d’autant que le programme qu’il devra mettre en œuvre inquiète l’Union européenne et les marchés financiers.

Des mesures qui inquiètent Bruxelles

Les deux partis de la coalition ont fait valider le week-end dernier par leurs adhérents leur « contrat » de gouvernement, qui prévoit des allégements fiscaux de plusieurs milliards d’euros, une augmentation des dépenses publiques en faveur des plus défavorisés et l’abandon d’une impopulaire réforme des retraites, autant de mesures qui inquiètent Bruxelles et les marchés.

La Commission européenne a déclaré mercredi que la stabilité financière de l’Italie, troisième économie de la zone euro, risquait d’être menacée par une éventuelle remontée des taux d’intérêt et par une remise en cause de certaines réformes, notamment celle des retraites. Au vu de son importance systémique, les risques propres à l’Italie pourraient se répercuter à l’ensemble de la zone euro, a ajouté l’exécutif européen.