Quand les temps sont durs, il faut se serrer les coudes. C’est sûrement ce qu’ont dû se dire les lycéens de terminale et les étudiants en réorientation mardi 22 mai au soir après la publication des premiers résultats d’admission par la plate-forme Parcoursup. Dans les heures qui ont suivi, jusqu’à tard dans la nuit, ils se sont retrouvés sur Twitter pour donner leurs premières impressions à chaud… et partager leur désespoir.

Si le hashtag #Parcoursup a été l’un des plus partagés en France mardi soir, ce n’était pas vraiment pour crier sa joie d’avoir obtenu satisfaction ou féliciter la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Une avalanche de messages traduisait alors la déception de lycéens et d’étudiants en réorientation. Il faut dire que 419 000 candidats – sur 812 000 – étaient sans proposition pour leur entrée dans l’enseignement supérieur en s’identifiant sur la plate-forme postbac qui a succédé à APB. Vingt neuf mille candidats qui n’avaient postulé qu’à des filières sélectives (prépas, BTS, DUT, doubles licences…) n’ont même reçu que des « non » à leurs vœux.

Humour noir

Et que se passe-t-il lorsque des milliers de jeunes inquiets pour leur avenir, spécialement à quelques jours de leur baccalauréat, sont bouleversés par les (non) réponses de Parcoursup ? Ils se réfugient dans l’humour noir pour regonfler leur moral ou en profitent pour moquer la « start-up nation » macronienne.

Déçus, surpris, inquiets, voire consternés, ils raillent le fait de devoir patienter (à nouveau) de remonter dans une liste d’attente interminable, comme par exemple un certain @NilsMilka, 1 079e sur une liste d’attente de 1 079 personnes, alors qu’il y a visiblement seulement 82 places à pourvoir.

D’autres n’hésitent pas à souligner les incohérences de la plate-forme Parcoursup. A l’instar de Yanis Corselle, qui a été sélectionné pour intégrer un établissement alors qu’il avait explicitement écrit « Je ne veux pas intégrer votre formation » dans sa lettre de motivation.

Bras d’honneur

La palme du bras d’honneur revient tout de même à l’utilisateur du compte @CochonGrincheux qui dit avoir motivé son projet ainsi : « Votre licence à l’université de Bourgogne […] pourra m’aider moi et mes camarades à organiser la lutte des classes et permettre la révolution prolétarienne » et qui a été… accepté.

Enfin, dans ce moment de stress intense, Twitter a au moins permis aux impétrants de se donner des conseils, d’échanger, de se rassurer, voire même de s’organiser afin que l’attente pour ceux qui n’ont pas encore de validation de projet postbac soient soulagés rapidement.

La plate-forme est actualisée chaque matin pour prendre en compte les évolutions des listes d’attente. Mercredi 23 mai au matin, 436 500 candidats avaient reçu au moins une proposition, soit 17 500 personnes de plus que la veille. Pendant la nuit, plus de 63 000 candidats ont accepté une des propositions qui leur avaient été faites, et ont ainsi libéré environ 55 000 places. Le ministère espère que 350 000 places seront ainsi libérées dans les dix prochains jours. En attendant, le site satirique Le Gorafi se régale en taclant l’inventeur de Parcoursup, et Twitter aussi.