En difficulté depuis plusieurs mois, la banque allemande Deutsche Bank a annoncé, jeudi 24 mai, vouloir réduire la voilure dans son activité de banque d’investissements de 10 %, soit 100 milliards d’euros, concrétisant ainsi un plan de restructuration entamé depuis la nomination d’un nouveau patron, Christian Sewing, en avril. « Cette réduction devrait avoir lieu en grande partie cette année », a précisé le groupe dans un communiqué, détaillant un plan de suppression de plus de 7 000 emplois dans le monde.

« Nous restons une banque de financement et d’investissement internationale (…) mais nous devons nous concentrer sur ce que nous savons vraiment bien faire », a commenté Christian Sewing. Deutsche Bank compte ainsi se recentrer sur la clientèle en Europe et réduire les coûts à « moins de 23 milliards d’euros cette année ».

Réputation ternie

Ces réductions des effectifs, qui concernent près d’un salarié sur dix, vont s’étaler sur l’ensemble des régions du monde et des activités, mais concerneront 25 % des effectifs de la banque d’investissements. Les effectifs de la banque vont être ramenés « bien en deçà de 90 000 » personnes, contre 97 130 en équivalent temps plein à fin mars, indique Deutsche Bank un communiqué

Il y a dix ans, Deutsche Bank figurait parmi les plus grandes banques d’investissement de Wall Street. Depuis, les révélations de pratiques scandaleuses de l’établissement bancaire et les multiples procès ont durablement terni sa réputation. Ni les milliards d’amendes versés, ni les changements de direction, ni les multiples plans de redressement accompagnés d’augmentations de capital depuis 2012 n’ont réussi à redresser la banque, qui a perdu depuis cette date la moitié de sa valeur.

L’établissement allemand reste sur trois années de pertes d’affilée et a vu le cours de son action chuter de près d’un tiers depuis janvier, les investisseurs ne croyant plus en sa capacité à se redresser durablement. Face à des recettes en baisse de 12 % en 2017 et des coûts demeurant très élevés, la banque a accusé une perte nette de 735 millions d’euros.