L’équipe internationale a ainsi minutieusement recréé la route empruntée par le convoi militaire depuis Koursk à travers la frontière ukrainienne en utilisant des photos et des vidéos. / FRANÇOIS LENOIR / REUTERS

Le missile qui a abattu le MH17, de la compagnie Malaysia Airlines, au-dessus de l’Ukraine en 2014 provenait d’une unité militaire russe, ont conclu, jeudi 24 mai, des enquêteurs internationaux. Il s’agit de « la 53e brigade antiaérienne basée à Koursk, en Russie », a précisé l’enquêteur néerlandais Wilbert Paulissen au cours d’une conférence de presse aux Pays-Bas, ajoutant qu’elle faisait « partie des forces armées russes ».

En septembre 2016, les enquêteurs internationaux avaient déjà conclu que le missile avait été acheminé de Russie avant d’être tiré d’un territoire dans l’est de l’Ukraine contrôlé par les séparatistes prorusses. Ils n’ont pas dit qui avait tiré le missile. Les conclusions formulées jeudi précisent l’unité militaire russe en cause.

L’équipe internationale a minutieusement recréé la route empruntée par le convoi militaire depuis Koursk à travers la frontière ukrainienne en utilisant des photos et des vidéos. De son côté, Moscou a, à plusieurs reprises, nié son implication dans le drame, en accusant l’Ukraine.

L’avion de la compagnie Malaysia Airlines avait été abattu au-dessus de l’est séparatiste prorusse de l’Ukraine le 17 juillet 2014 et l’ensemble des 298 personnes présentes à son bord, en majorité des Néerlandais, avaient péri.

L’enquête dans sa « phase finale »

Le chef des enquêteurs, Fred Westerbeke, a souligné jeudi que l’enquête était dans sa « phase finale » en estimant qu’il y « avait encore du travail à faire ». Au cours des années précédentes « nous avons acquis beaucoup de preuves, mais nous ne sommes pas encore prêts » à procéder à des accusations, a-t-il dit. L’investigation menée par les Pays-Bas est actuellement focalisée sur quelque 100 personnes soupçonnées de jouer « un rôle actif » dans cette affaire. Aucun nom n’a jusqu’à présent été cité.

Les autorités néerlandaises ont toutefois d’ores et déjà annoncé que le procès de tout suspect arrêté dans le cadre de cette affaire aurait lieu aux Pays-Bas selon les termes d’un accord conclu entre les pays participant à l’enquête.

Les conclusions sont les mêmes que celles formulées peu après le crash par Bellingcat, qui se décrit comme un groupe de « journalistes citoyens ». Sis en Angleterre, ce collectif est spécialisé dans la collecte et l’analyse d’informations disponibles sur les réseaux sociaux et autres sources dites « ouvertes ». Il avait affirmé dès 2014 qu’un lanceur BUK observé le 17 juillet peu avant le crash en zone sous contrôle séparatiste provenait d’un convoi militaire de la 53e brigade antiaérienne russe de la base de Koursk, alors en manœuvre à proximité de la frontière ukrainienne. Le même lanceur avait ensuite été filmé avec au moins un missile manquant.