Adrien Rabiot « déplore d’être caricaturé comme un jeune joueur immature », dans un communiqué transmis, vendredi 25 mai, au « Monde ». / FRANCK FIFE / AFP

Adrien Rabiot « assume ». Dans un communiqué transmis vendredi 25 mai au Monde, le Parisien défend son choix d’avoir, dans un e-mail adressé au sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, refusé un poste de suppléant pour la Coupe du monde 2018 en Russie :

« Si j’ai décidé de me retirer de la liste des suppléants, c’est que je considère que le choix du sélectionneur à mon égard ne répond à aucune logique sportive car depuis toutes ces années le message était clair : ce sont les performances en club qui ouvrent les portes de l’équipe de France. »

Avant d’énumérer ses succès avec le Paris-Saint-Germain : « Depuis ma première convocation en A en tant que réserviste en mai 2016, j’ai joué avec mon club, (…) un grand d’Europe, quatre-vingt-huit matchs dont treize en Ligue des champions, marqué neuf buts et été récompensé par sept trophées. »

Dans le texte du joueur de 23 ans, transmis par sa mère et agente Véronique Rabiot, pas l’ombre d’un mea culpa pour ce que Didier Deschamps a qualifié, jeudi 24 mai, d’« énorme erreur ». « Pour me hisser au plus haut niveau, j’ai travaillé et travaillé encore. Tout ce que j’ai aujourd’hui, je l’ai gagné sur le terrain », assure le joueur. « J’assume et j’assumerai toutes les conséquences de mon choix avec le soutien de ma famille et de mes proches », écrit Adrien Rabiot, dont l’avenir en équipe de France sous Didier Deschamps s’est considérablement assombri.

Le sélectionneur français a cité, parmi les raisons ayant présidé à son choix, les performances moyennes d’Adrien Rabiot sous le maillot bleu. Il a préféré intégrer dans sa liste le Sévillan Steven N’Zonzi pour être la doublure du milieu défensif N’Golo Kanté. Un poste dont Adrien Rabiot affirme régulièrement qu’il ne lui correspond pas.

« J’ai la culture France »

Le milieu de terrain titulaire du Paris-Saint-Germain, qui pensait sa place en Russie assurée en raison de ses convocations régulières depuis 2016 (six sélections), confirme son amour pour l’équipe de France :

« J’ai un rêve, comme tous les footballeurs, c’est jouer pour mon pays. Porter le maillot bleu est pour moi un honneur, une fierté. Gagner avec la France, gagner pour la France, est une mission. 
Depuis l’âge de 15 ans, j’ai défendu les couleurs de la France dans toutes les catégories de jeunes jusqu’à atteindre l’équipe A. J’ai la culture France. Aussi, je n’autorise personne à parler en mon nom de ma relation avec l’équipe de France. »

Adrien Rabiot, qui « se doutait du retentissement qu’aurait [sa] décision », regrette d’être « caricaturé comme un jeune joueur immature » et estime avoir été injustement traité par Didier Deschamps.

« Je suis un compétiteur sans état d’âme mais je suis aussi un homme, et à ce titre j’aurais aimé être considéré comme tel. »

Une demande à laquelle le sélectionneur avait comme répondu par anticipation, jeudi en conférence de presse : « Dans le très haut niveau, il n’y a pas de place pour les états d’âme, on se doit d’être professionnel en toutes circonstances. »

Adrien Rabiot conclut son long communiqué par un remerciement à Noël Le Graët, président de la Fédération, qui a souligné jeudi le bon comportement du joueur en sélection jusqu’alors. Il précise encore que sa démarche « ne vise en rien les autres joueurs sélectionnés », chez qui cette annonce a suscité « l’incompréhension », selon les mots de l’entraîneur adjoint des Bleus, Guy Stephan.