Les volleyeurs français célèbrent leur victoire contre le Brésil lors de la demi-finale de la Ligue mondiale, le 8 juillet 2017, à Curitiba, au Brésil. / NELSON ALMEIDA / AFP

Le volley français a définitivement changé de dimension. Champions d’Europe en 2015, deux fois vainqueurs de la Ligue mondiale lors des trois dernières éditions, les volleyeurs français sont en train de se construire une réputation et un palmarès. Sous l’impulsion de leur sélectionneur, Laurent Tillie, les Bleus commencent vendredi 25 mai, à Rouen, face à l’Iran, le premier des cinq week-ends de la Ligue des nations, nouvelle version de la Ligue mondiale.

D’ici à dimanche en Seine-Maritime, ils affronteront également le Japon et l’Australie. Ce mois de compétition constitue une préparation idéale pour le Final 6, qui aura lieu à Lille du 4 au 8 juillet, et auquel les coéquipiers de Benjamin Toniutti sont certains de participer en tant que pays organisateur. Conscient de la concurrence de la Coupe du monde de foot, Laurent Tillie espère un effet boomerang positif pour les volleyeurs français.

La Ligue mondiale est devenue la Ligue des nations. Qu’est-ce que cela change ?

Nous avons six matchs de plus à disputer au total. Avant le Final 6, nous allons jouer quinze matchs en cinq week-ends, soit trois rencontres par week-end. On débute à Rouen, avant d’aller en Pologne, puis à Aix-en-Provence, en Bulgarie et en Italie. On rencontre toutes les équipes. C’est plus intéressant sportivement, car il y a un réel classement mais, par contre, c’est plus éprouvant.

Le calendrier du volley est assez infernal. Les joueurs achèvent la saison avec leur club mais ils enchaînent par la Ligue des nations, puis par le championnat du monde en septembre (du 10 au 30)…

C’était encore plus compliqué l’an dernier, puisque l’on avait enchaîné la Ligue mondiale après avoir décroché la qualification pour les Mondiaux, où l’on avait joué cinq fois en cinq jours. Le mardi suivant, on partait en Russie pour entamer le premier tour de la compétition. Cette année, on a pu se préparer un peu mieux et on va jouer trois matchs par week-end. Nous avions subi de nombreuses blessures. Le volley est un sport où l’on est épargné par les chocs mais où l’on subit une usure et des microtraumatismes. D’où l’importance de pouvoir s’appuyer sur un collectif étoffé.

Allez-vous faire tourner votre groupe de 14 joueurs lors des prochains week-ends ?

Le deuxième week-end, du 1 au 3 juin en Pologne, nous allons laisser au repos trois joueurs qui ont été les plus sollicités. Jenia Grebennikov et Benjamin Toniutti n’ont eu aucune vacance depuis cinq ans. Earvin N’Gapeth sort, lui, d’une saison éprouvante en Italie. Ensuite, on gardera la même ossature, sauf contre-performance ou blessure.

Vous débutez par l’Iran, puis par le Japon et l’Australie. Parlez-nous de ces adversaires.

La dernière fois que l’on a joué les Iraniens en match officiel, nous avons perdu 3-2. Il y a deux ans, on avait perdu contre le Japon (3-0) [victoire 3-2 en amical le 21 mai dernier]. Contre l’Australie, on avait gagné 3-1, mais avec un set qui s’était terminé à 44-42. Parmi, ces trois nations, l’Iran se dégage et peut être considéré comme une équipe de top niveau mondial.

Ligue des nations ou championnat du monde, avez-vous un objectif principal ?

C’est du 50/50. Il est vrai que les Mondiaux rapportent des places au « ranking » [classement] international dans l’optique d’une éventuelle qualification aux Jeux olympiques ; et puis c’est un titre qui a plus de valeur. Mais nous attachons une grande importance en termes d’image et d’intérêt sportif à la Ligue des nations, d’autant plus que nous sommes qualifiés directement pour le Final 6 en tant que pays organisateur (à Lille, du 4 au 8 juillet).

La concurrence médiatique de la Coupe du monde de football (du 14 juin au 15 juillet) n’est-elle pas décourageante ?

C’est comme ça, on sait qu’une année de Coupe du monde, on ne parle que de foot, on ne vend que du foot. Ce n’est pas pour ça qu’il faut s’arrêter de vivre. On espère un effet boomerang : que les Bleus réussissent en Russie et que dans l’euphorie les supporteurs viennent encourager les volleyeurs, qui plus est dans un stade de foot [le Final 6 a lieu au stade Pierre-Mauroy]. Cela serait un beau clin d’œil.