Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, lors de la manifestation parisienne des fonctionnaires, le 22 mai. / ZAKARIA ABDELKAFI / AFP

« A bas, à bas ! Le Parti socialiste ! » Lors des deux manifestations de fonctionnaires à Paris, les 22 mars et 22 mai, le petit groupe de socialistes emmené par le nouveau premier secrétaire Olivier Faure n’a pas pu défiler, poussé hors du cortège par des manifestants hostiles à leur présence.

Pour autant, le chef de file du PS entend bien continuer à se rendre à tous les rendez-vous « unitaires » organisés par les syndicats : « Nous reviendrons à chaque fois que les causes nous paraissent justes. Je ne crains rien, sinon les projets menaçants du gouvernement », expliquait M. Faure le 22 mai, en marge du rassemblement.

« Tous les premiers secrétaires qui ont manifesté se sont fait siffler, c’est inévitable », relativise Alain Bergounioux, la mémoire du PS, en rappelant « les boules de neige reçues par François Hollande en 2005 à Guéret [lors d’une manifestation de défense des services publics] ou François Mitterrand au Larzac en 1974. »

Pour autant, le bureau national du PS s’est saisi de la question au soir du 22 mai : « Nous y retournerons mais en faisant corps, en étant mieux organisés et plus nombreux », promet l’un des secrétaires nationaux du parti, Jean-François Debat.

« Confusion »

Pas question en revanche de participer à la « marée humaine » du 26 mai, co-organisée par une cinquantaine d’organisations dont La France insoumise et la CGT. « La concurrence de manifestations crée de la confusion et affaiblit toutes les mobilisations », explique Olivier Faure. « Jean-Luc Mélenchon récupère le mouvement social. Nous sommes en soutien, sans instrumentalisation », ajoute-t-il.

Une stratégie qui ne convainc pas deux ex-candidats au poste de premier secrétaire, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel. « Nous respectons les règles internes, mais nous regrettons cette décision de ne pas nous y rendre », déclare le premier, tandis que le second sera dans la rue le 26 mai avec l’aile gauche du parti.

« Je ne crois pas à la thèse de l’instrumentalisation », avance ainsi le député européen proche de Jean-Luc Mélenchon, en réponse aux réticences du premier secrétaire du PS, « tout ce qui peut créer un rapport de force avec Emmanuel Macron et le gouvernement est bon à prendre. »