L’Irlande, pays à très forte tradition catholique qui avait massivement voté pour le mariage homosexuel en 2015, a largement voté vendredi 25 mai par référendum en faveur de l’abrogation de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes. Le « oui » l’emporterait avec 68 % des suffrages contre 32 % pour le non, selon un sondage de l’institut Ipsos/MRBI réalisé pour le journal Irish Times auprès de 4 000 électeurs.

Près de 3,5 millions d’Irlandais étaient appelés à se prononcer pour ou contre la libéralisation de l’avortement dans un référendum historique.

Des tensions au terme de la campagne

La consultation posait précisément la question de l’abrogation du 8e amendement de la constitution irlandaise, introduit en 1983, qui interdit l’avortement au nom du droit à la vie de « l’enfant à naître (…) égal à celui de la mère ». Après le décès de septicémie d’une femme enceinte, une réforme avait toutefois été introduite en 2013, permettant une exception lorsque la vie de la mère est menacée. La législation irlandaise n’en restait pas moins l’une des plus restrictives d’Europe, avec l’Irlande du Nord et Malte, contraignant des dizaines de milliers de femmes à aller avorter à l’étranger depuis 1983.

Au terme d’une campagne achevée dans une certaine tension entre partisans et opposants de l’avortement, le « oui » à la suppression de l’interdiction constitutionnelle de l’IVG était déjà en tête des intentions de vote, malgré une participation difficile à estimer et un nombre élevé d’indécis. Toutefois, les autorités ont enregistré un nombre important de nouveaux inscrits sur les listes électorales, avec plus de 118 000 demandes d’ajout cette année, signe de l’intérêt pour ce vote.