Ceux qui ont pris leur retraite en 2016 avaient en moyenne 61 ans et huit mois. / Taylor Callery/Ikon Images / Photononstop

A quel âge prend-on sa retraite ? A combien s’élève la pension moyenne ? Combien touchent les femmes ? Qui perçoit le minimum vieillesse ? La Drees, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, a fait le point au 31 décembre 2016, dans son rapport annuel « Les retraités et la retraite », publié mi-mai. Dix chiffres à retenir :

  • 16,1 millions de retraités

La population des retraités a augmenté de 149 000 personnes en 2016, pour atteindre 16,1 millions. Et même 17,2 millions en incluant les bénéficiaires des pensions de réversion, versées aux veufs et veuves. Les retraités des régimes français sont 1,1 million à vivre à l’étranger, 1,6 million en comptabilisant les réversions.

  • 1 294 euros de pension nette

La pension moyenne s’élevait fin 2016 à 1 389 euros bruts par mois, soit 1 294 euros nets, prélèvements sociaux déduits. Soit 0,9 % de plus qu’en 2015. C’est principalement le renouvellement de la population des retraités qui explique cette légère augmentation, les retraités décédés dans l’année touchant des pensions globalement moins élevées que les autres, et les nouveaux retraités de l’année ayant eu de meilleures carrières que les anciens.

  • 308 milliards d’euros au total

Les pensions de « vieillesse-survie », versées par l’ensemble des régimes de base et complémentaires, ont représenté, en 2016, 308 milliards d’euros, soit 13,8 % du PIB. Cela comprend 272 milliards de pensions dites de « droit direct », correspondant aux droits propres des assurés, et 36 milliards de pensions de réversion, issues des droits des conjoints décédés.

  • A 61 ans et huit mois

Ceux qui ont pris leur retraite en 2016 avaient en moyenne 61 ans et huit mois, comme en 2015. C’est un an de plus par rapport à 2010. Environ 37 % sont partis avant 62 ans, 35 % à 62 ans et 28 % après 62 ans.

  • Un demi-million de personnes au minimum vieillesse

En 2016, environ 553 000 séniors percevaient l’Aspa (l’Allocation de solidarité aux personnes âgées, qui a remplacé en 2007 les allocations qui constituaient jadis le minimum vieillesse) ou l’ASV (l’Allocation supplémentaire du minimum vieillesse, toujours versée à ceux qui en bénéficiaient avant 2007).

L’Aspa est versée de manière différentielle : le bénéficiaire touche la différence entre le montant maximal de l’allocation (833,20 € par mois actuellement pour une personne seule) et ses ressources. Elle s’adresse aux séniors disposant de peu ou pas de pensions de retraite. Les bénéficiaires du minimum vieillesse étaient en 2016 12 % à ne toucher par ailleurs aucune pension de retraite et 6 % à percevoir uniquement une réversion.

  • Quasi 40 % de moins pour la pension moyenne des femmes

En 2016, la pension moyenne des femmes s’élevait à 1 065 euros bruts, contre 1 739 euros pour les hommes. Soit 38,8 % de moins. L’écart se réduit année après année, à mesure que le taux d’activité des femmes et leurs qualifications progressent – c’était 45,8 % en 2004, et 39,2 % en 2015.

  • Une réversion féminine à 90 %

La réversion profite sans surprise toujours essentiellement aux femmes, qui constituent 89 % des bénéficiaires en 2016. Leur longévité et le fait qu’elles sont en moyenne deux à trois ans plus jeunes que leur conjoint expliquent en partie cette surreprésentation. Les hommes sont en outre moins souvent éligibles à la réversion car ils dépassent plus fréquemment les plafonds de ressources imposés. Les réversions contribuent à amenuiser les écarts de pensions entre hommes et femmes : en les incluant, la pension moyenne des femmes atteint 1 322 euros bruts, 25 % de moins que celle des hommes.

  • Un tiers de « polypensionnés »

Quasi 33 % des retraités percevaient en 2016 des pensions de plusieurs régimes de base et étaient donc « polypensionnés ». Il s’agit de personnes ayant été par exemple à la fois salarié et indépendant. « Les hommes sont plus nombreux en proportion à être polypensionnés, 38 % le sont contre 28 % des femmes », note la Drees.

  • Quasi 500 000 séniors en « cumul emploi-retraite »

Parmi les retraités de plus de 55 ans, 3,3 %, soit 463 000, touchaient en 2016 à la fois leurs retraites et des revenus professionnels. Les « cumulants » sont dans quatre cas sur dix des femmes, et travaillent souvent à temps partiel (67 %). Les personnes nées en 1946, qui ont eu 70 ans en 2016, sont 13,8 % à avoir cumulé emploi et retraite.

  • Un taux de pauvreté deux fois moindre que celui de l’ensemble de la population

En 2015, 6,6 % des retraités étaient considérés comme pauvres, contre 14,2 % de l’ensemble de la population, précise le rapport. Cela signifie que 6,6 % des retraités avaient un niveau de vie inférieur à 1 015 euros par mois, le seuil de pauvreté cette année-là.