Le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, à Kinshasa, le 26 janvier 2018. / Kenny-Katombe Butunka / REUTERS

La République démocratique du Congo a publiquement demandé, lundi 28 mai, des explications au président français Emmanuel Macron après ses propos qui ont suscité « le malaise, voire la colère » à Kinshasa. En conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a dénoncé les « propos subliminaux et, disons-le, pleins d’ambiguïté tenus le 23 mai par le président de la République française » en recevant le président rwandais Paul Kagame.

« La France soutient l’initiative prise par le président de l’Union africaine [Paul Kagame] en lien étroit avec le président angolais », avait déclaré sans autre précision le président français, qui reçoit lundi son homologue angolais, Joao Lourenço.

« Nostalgiques de l’ordre colonial »

« Nous ne reprochons rien au président français, M. Macron. La question consiste à savoir ce qui a bien pu être dit entre lui et le président du Rwanda concernant la RDC sans que nous le sachions », a déclaré M. Mende. « Lorsque la réponse viendra, si elle n’est pas satisfaisante, soyez certains que nous en tirerons toutes les conséquences », a-t-il poursuivi après des propos liminaires très offensifs sur la défense de la souveraineté congolaise.

« Personne n’a le droit d’envisager des solutions aux problèmes qui sont les nôtres sans nous », a-t-il insisté, après avoir dénoncé les « nostalgiques de l’ordre colonial » et les « messes basses et les complots à ciel ouvert contre la souveraineté de notre pays ». Les représentants de la France, du Rwanda et de l’Angola avaient été convoqués samedi par le ministre des affaires étrangères après les propos de M. Macron.

Géant d’Afrique centrale, la RDC traverse une période cruciale de son histoire avec des élections prévues le 23 décembre 2018 pour organiser le départ du président Joseph Kabila. Une partie de l’opposition le soupçonne toujours de vouloir s’accrocher au pouvoir. Son deuxième et dernier mandat constitutionnel a pris fin le 19 décembre 2016.