Des soldats mozambicains patrouillent à Mocimboa da Praia, dans le nord du pays, le 7 mars 2018, après une attaque d’insurgés islamistes. / ADRIEN BARBIER / AFP

Dix personnes ont été retrouvées décapitées dimanche 27 mai dans l’extrême nord du Mozambique, victimes d’une attaque attribuée à un groupe islamiste à l’origine de multiples violences dans la région, a-t-on appris mardi de sources locales concordantes. « Nous avons été informés de cette tragédie », a confirmé à l’AFP le représentant du gouvernement dans le district du Palma (nord-est), David Machimbuko, sans donner plus de détails.

La direction de la police mozambicaine a annoncé la tenue d’une conférence de presse dans l’après-midi dans la capitale Maputo. Selon plusieurs sources locales interrogées par l’AFP, l’attaque s’est déroulée dimanche matin dans le petit village de Monjane, dans la province du Cabo Delgado, non loin de la frontière tanzanienne.

« Renverser l’ordre établi »

Parmi les victimes figurent des enfants et le chef traditionnel du village, a précisé un habitant sous couvert de l’anonymat. « Ils visaient le chef du village parce qu’il avait fourni des informations à la police sur l’endroit où le groupe était caché », a expliqué à l’AFP une autre source locale. Connu sous le nom de Al-Chabab (« les jeunes » en arabe), ce groupe islamiste radical s’est fait connaître en octobre 2017 en attaquant la police et l’armée dans la ville de Mocimboa da Praia.

La police n’avait pu reprendre le contrôle de la ville qu’au bout de deux jours de combats, qui se sont soldés par la mort de deux policiers, d’un chef local et de quatorze « assaillants ». Selon des témoignages recueillis en mars sur place par l’AFP, ce groupe est apparu dans la région en 2014 et prône un islam radical. Les autorités l’ont accusé de vouloir « renverser l’ordre établi », mais assurent qu’il n’a aucun lien avec les Chabab qui sèment la terreur en Somalie à grands coups d’attentats.

La police et le gouvernement affirment depuis des mois que l’ordre a été rétabli dans la province mais des attaques sporadiques attribuées à ce groupe continuent toutefois à agiter la région, proche d’énormes champs gaziers récemment découverts au large des côtes mozambicaines. Plus de 300 personnes soupçonnées d’être proches de ce groupe ont été arrêtées depuis octobre 2017.