Bourse de Francfort, le DAX, le 24 avril 2017. / DANIEL ROLAND / AFP

Alors que l’Italie n’a toujours pas de gouvernement et s’enfonce dans une grave crise politique et institutionnelle, les Bourses européennes s’inquiètent de la situation et chutent. En fin de journée, mardi 29 mai, le CAC 40 a perdu 1,29 %, la Bourse de Milan baissait de 2,65 % et le Dax à Francfort a reculé de 1,53 %.

Dans un premier temps, le veto du président Sergio Mattarella à la nomination du ministre des finances eurosceptique Paolo Savona, souhaitée par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, avait rassuré les marchés. Mais face à une crise qui dure, l’accalmie a été de courte durée. Les investisseurs s’inquiètent, en effet, déjà du résultat de nouvelles élections, qui auront lieu vraisemblablement à l’automne ou, « au plus tard », début 2019, d’après Carlo Cottarelli, qui a été chargé de former un gouvernement par M. Mattarella.

Juncker tance les Bourses

Alors que les Bourses européennes dévissaient, les dirigeants du secteur bancaire italien ont appelé au calme mardi, affirmant que les fondations du pays étaient « solides ». « C’est grave (…) et il n’y a pas de justifications, sinon émotives, à ce à quoi nous assistons aujourd’hui sur les marchés », a déploré le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, lors de l’assemblée annuelle de l’institution.

En marge de cette réunion, le patron de la banque Intesa Sanpaolo, Carlo Messina, a souligné que les périodes d’« incertitude » généraient « les préoccupations de la part des investisseurs institutionnels » et donc un mouvement de vente. Mais « franchement les fondamentaux du pays sont très solides », a-t-il affirmé. « Dans ces périodes, il faut garder le calme » parce que « ce qui compte, ce sont les fondamentaux » et « ce qui est en train de se passer sur les marchés est complètement déconnecté des fondamentaux de notre pays », a-t-il poursuivi.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a également lancé un avertissement aux Bourses européennes. Le sort de l’Italie « ne saurait dépendre des injonctions des marchés financiers », a-t-il affirmé, mardi, dans un communiqué.

Cette mise en garde de M. Juncker concerne également le commissaire européen du budget Günther Oettinger, dont une déclaration mardi a provoqué la colère des dirigeants de la Ligue et du Mouvement 5 Etoiles. « L’évolution des emprunts d’Etat, de la valeur boursière des banques, de l’économie de l’Italie est déjà obscurcie de manière négative (…). On peut donc espérer que cela joue un rôle durant la campagne électorale comme un signal pour ne pas faire entrer des populistes de droite ou de gauche au gouvernement », a-t-il déclaré à la Deutsche Welle.