Le président indépendantiste catalan Quim Torra, le 25 mai à Barcelone. / Manu Fernandez / AP

La Catalogne va-t-elle sortir de l’impasse politique à laquelle elle est confrontée depuis plusieurs mois ? Le président indépendantiste de la région, Quim Torra, a formé, mardi 29 mai, un nouveau gouvernement qui ne comprend ni prisonniers ni exilés. Cette annonce, qui correspond aux exigences du premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, pourrait débloquer la situation politique.

Le 19 mai, M. Torra avait nommé un premier gouvernement qui comprenait quatre ministres emprisonnés ou exilés, provoquant la colère de Madrid qui avait refusé de le valider. En conséquence, l’article 155 de la Constitution espagnole appliqué depuis le 27 octobre 2017, pour placer sous tutelle la région rebelle, est toujours en vigueur.

« Stratégie de confrontation avec l’Etat »

Cette équipe gouvernementale comprenait ainsi Jordi Turull et Josep Rull, qui sont en détention préventive près de Madrid, ainsi que Toni Comin et Lluis Puig, qui vivent en exil en Belgique. Ces derniers avaient fui avec le président Carles Puigdemont après la destitution du gouvernement régional.

Mais le premier ministre espagnol, en accord avec le Parti socialiste ouvrier espagnol et la formation libération Ciudadanos, avait reproché à M. Torra de vouloir « maintenir une stratégie de confrontation avec l’Etat et la majorité de la société catalane ». Pour Madrid, qui s’était engagé à lever l’article 155 dès lors qu’un gouvernement « effectif » prendra possession de ses fonctions en Catalogne, « le président de la Généralité a perdu l’opportunité de démontrer sa volonté de rétablir la normalité ».