Libye : Macron annonce un accord « historique » pour de prochaines élections
Durée : 01:52

« Nous nous engageons (…) à travailler de façon constructive avec l’ONU pour organiser des élections crédibles et pacifiques », annonce la « déclaration politique » approuvée – et non signée comme initialement envisagé – par les quatre principaux acteurs de la crise politique libyenne. Le premier ministre du gouvernement d’union nationale, Faïez Sarraj ; le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays ; le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah ; et le président du Conseil d’Etat, Khaled Al-Mechri, étaient réunis à Paris, mardi 29 mai, autour du président Emmanuel Macron.

Selon cette déclaration, les quatre dirigeants s’engagent à « accepter les résultats des élections et à veiller à ce qu’un financement approprié et que des dispositions solides en matière de sécurité soient mises en place ». « Ceux qui enfreindront ou entraveront le processus électoral auront à en rendre compte », précise le texte, qui ne fait plus mention explicitement de sanctions, contrairement aux versions précédentes.

Macron salue une « étape-clé pour la réconciliation »

L’accord prévoit également de « mettre fin progressivement à l’existence du gouvernement et des institutions parallèles », le lancement immédiat des travaux en vue de l’unification de la banque centrale libyenne et la poursuite des efforts menés en vue de l’unification des forces de sécurité. Un point d’étape sous la forme d’une conférence sous les auspices de l’Organisation des Nations unies (ONU) est également prévu.

Cet accord est « une étape-clé pour la réconciliation » en Libye, a déclaré le président français devant la presse, parlant d’« une rencontre historique », qui est « accompagnée par l’ensemble de la communauté internationale ».

Le premier ministre libyen, Faïez Sarraj, a quant à lui appelé mardi la communauté internationale à « un effort colossal » pour aider son pays à faire face à la crise migratoire.

« Nous avons besoin d’un effort colossal aux niveaux européen et international » pour aider la Libye où sont présents des « centaines de milliers » de migrants, a déclaré M. Sarraj à l’issue de la réunion.

Sept ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye reste en proie aux rivalités politiques et le pays est divisé entre le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, sis à Tripoli et installé après les accords de paix de Skhirat de 2015, et un gouvernement parallèle dans l’est du pays soutenu par le maréchal Haftar.

Une vingtaine de pays – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, seize autres pays et quatre organisations internationales (Union européenne, ONU, Union africaine et Ligue arabe) – étaient représentés à Paris.