Branislav Ivanovic / Maxime Beaugrand — Le Monde

  • Calendrier

17 juin : Costa-Rica - Serbie (14 heures à Samara)

22 juin : Serbie-Suisse (20 heures à Kaliningrad)

27 juin : Serbie-Brésil (20 heures à Moscou)

  • Historique en Coupe du monde

Quatrième participation, meilleur résultat : huitièmes de finale en 1998.

  • Leur petit nom

Les Aigles blancs

  • L’équipe qui devrait jouer

Stojkovic - Ivanovic, Maksimovic, Tosic - Rukavina, Gudelj, Matic, Kolarov - Tadic, Ljajic - Mitrovic.

  • Le sélectionneur

Pourquoi changer de sélectionneur à quelques mois de la Coupe du monde alors que le précédent y a hissé le pays ? Vizir devenu calife à la place du calife Slavo Muslin en octobre, l’ancien défenseur international Mladen Krstajic évitera de répondre à cette question. A 44 ans, le nouveau sélectionneur sans expérience de coaching n’a eu que quelques matchs pour prendre le pouls de son équipe. Et s’est surtout illustré pour avoir ôté le brassard de capitaine à Ivanovic pour l’offrir à Kolarov.

BILAN DE COMPÉTENCES

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? Absente des trois dernières grandes compétitions, je suis au rendez-vous cette année après une solide campagne de qualifications. Si mon pays sous cette appellation est récent, je descends de grandes équipes yougoslaves et me verrais bien être la surprise en Russie.

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? Première de ma poule de qualification, je m’appuie sur une ossature de joueurs expérimentés, ayant roulé leur bosse dans les grands clubs européens. Les noms de Matic, Kolarov, Ivanovic ou Stojkovic doivent vous parler.

Si vous deviez nous donner trois qualités ? J’ai incorporé à mon équipe une partie de vainqueurs de la Coupe du monde des moins de 20 ans (2015), mes joueurs ont une maîtrise technique leur permettant de se sortir de la plupart des situations et d’accumuler les buts. Et ma ligne arrière compte plus de 250 sélections cumulées.

Et trois défauts ? A part le fait que notre coach intérimaire n’ait jamais entraîné une équipe ? Je manque un peu de repères en compétition internationale et mes changements de système de jeu n’aident pas. Oh, et le jeune joueur qui pourrait détenir les clés de mon jeu, Milinkovic-Savic, n’avait jamais été appelé avant novembre.

NEMANJA MATIC EN CINQ DATES

1165 : Un siècle après que la région s’est affranchie du joug grec, Stefan Nemanja (dit Etienne Nemania en français) fonde une dynastie et un royaume de Serbie. Moins d’un millénaire plus tard, un futur footballeur portant le prénom du roi illustre voit le jour en Serbie.

2008 : Evoluant sous les couleurs du club slovaque de Kosice, Matic obtient la nationalité locale mais étrenne ses premières capes en équipe de Serbie. Dix ans plus tard, il en reste un pilier.

2013 : D’une reprise de volée limpide, Nemanja permet à son Benfica de faire match nul lors de l’O Clasico face à Porto. Cette année-là, Jorge Jesus explique à Matic que son rêve d’être meneur de jeu ne lui correspond pas. Un replacement qui fait grandir Nemanja.

2016 : Brillant sous le maillot de Chelsea, Matic n’oublie pas ses racines. Il se déleste de quelques billets afin de payer les factures de tous les habitants de Vrelo, son village natal. Dans ce bourg de 1 600 âmes de l’ouest de la Serbie, « Matic le Généreux » avait par le passé financé une fontaine d’eau potable, ainsi qu’une aire de jeux dans une école primaire.

2017 : Antonio Conte n’a que ses yeux pour pleurer mais Nemanja Matic quitte Chelsea direction le nord de l’Angleterre. A Manchester United, il rejoint José Mourinho, qui récupère son joueur pour qui « marquer est un miracle mais perdre un ballon en est aussi un ».

FIGUREZ-VOUS ARSÈNE

… que les hooligans russes ont annoncé, en amont de ce Mondial, vouloir s’en prendre « aux ennemis de leurs frères serbes », à commencer par les fans de l’équipe de Croatie. Pays slaves aux destins liés, la Russie et la Serbie comptent dans leurs rangs certains des supporteurs les plus violents du monde. Ce qui inquiète notamment les autorités britanniques à l’orée de cette Coupe du monde.

LE JOUR OÙ…

Un penalty raté accélère l’explosion de la Yougoslavie. « Si j’avais mis ce penalty, ça aurait pu retarder la guerre », a confié, plusieurs années plus tard, Faruk Hadzibegic. En quarts de finale de la Coupe du monde 1990, la Yougoslavie, en passe de se déchirer entre ses différentes communautés (Croates, Serbes, Bosniaques, Monténégrins, Slovènes…), affronte l’Argentine pour une place dans le dernier carré. Le reste appartient à l’histoire. Le buteur bosniaque, originaire de Sarajevo, manque le cinquième tir au but, ce dernier penalty qui entraîne l’élimination de son équipe. Et le pays sombre dans un conflit qui durera quatre ans et fera 300 000 morts.

Hadzibegic misses the fifth penalty kick against Argentina in Italy 1990.
Durée : 01:40

BIG DATA

7. Le nombre de joueurs de la sélection issus de l’équipe de moins de 20 ans montée sur le toit du monde… de l’autre côté du monde en 2015. C’est en Nouvelle-Zélande que les jeunes serbes remportent le titre mondial. Ces lointains descendants de la génération des Zvonimir Boban, Predrag Mijatovic et autres Davor Suker (champions du monde dans la même catégorie en 1987 avec la Yougoslavie) ont été intégrés à l’équipe se rendant en Russie.

LE WIKI de qui ?

Qui suis-je ?

Pilier de la défense serbe, je viens d’annoncer poursuivre mon tour du monde des clubs, en signant à Guangzhou, en Chine.

PLATEAU TÉLÉ

Vous avez envie de fromage, légumes ou viande ? Ou vous préférez des pommes, des noix ou des prunes ? Dans tous les cas, choisissez la gibanica. Cette tourte des Balkans fourrée selon l’envie s’accommodera très bien avec quelques bouteilles de pivo blonde (bière) ou quelques gouttes de rakija.