Au lendemain de l’attentat de Liège qui a fait trois morts, dont deux policières, l’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque, mercredi 30 mai. « L’auteur de l’attaque de la ville de Liège en Belgique est un soldat de l’Etat islamique », a affirmé le groupe dans un communiqué publié par Aamaq.

Mardi, Benjamin Herman, délinquant belge de 31 ans, s’est emparé des armes de service de deux policières avant de faire feu et de les tuer, ainsi qu’un homme de 22 ans assis dans une voiture à proximité. L’assaillant s’est ensuite réfugié dans un lycée où il a pris en otage deux membres du personnel.

Fiché pour radicalisation

Quand les policiers sont intervenus près de l’établissement, il est sorti en tirant, blessant quatre membres des forces de l’ordre. L’artère fémorale de l’un d’eux a été sectionnée. C’est à ce moment que l’assaillant a été abattu par les forces de l’ordre. Une enquête pour « infraction terroriste » a été confiée au parquet fédéral belge, compétent en matière de terrorisme. Selon l’EI, M. Herman « a mené l’attaque en réponse aux appels pour cibler les pays de la coalition » internationale dirigée par les Etats-Unis, qui lutte contre le groupe djihadiste principalement en Syrie.

Le parquet avait fait savoir que M. Herman avait « crié plusieurs fois Allah Akbar [“Dieu est grand”] » lors des faits et qu’il était « en contact avec des personnes radicalisées ». L’enquête « se concentre actuellement sur la question de savoir [si l’assaillant] a agi seul », a expliqué mercredi Wenke Roggen, porte-parole du parquet fédéral.

Le terroriste avait été libéré, lundi, de la prison de Lantin, près de Liège, où il était incarcéré pour des faits de délinquance et de trafic de drogue. Benjamin Herman est également accusé d’avoir, dans la nuit de lundi à mardi, tué un ancien codétenu, Michael Wilmet près de Marche-en-Famenne, dans la province de Luxembourg. Ce dernier aurait été tué d’un coup à la tête porté au moyen d’un objet contondant.

Benjamin Herman bénéficiait d’un congé pénitentiaire, lequel est octroyé en Belgique en fonction d’une évaluation, par un psychologue et un assistant social, d’un plan de réinsertion précis. L’octroi de la libération est validé par l’administration et parfois soumis à un tribunal d’application des peines. Selon des sources judiciaires contactées par Le Monde, la sûreté de l’Etat – les services de renseignement intérieurs – avait fiché Benjamin Herman pour radicalisation.